Je ne sais pas quoi dire. Peu importe ce que je dis par rapport de me sentir comme une plaie, un poids auprès dès qu’on m’arrive des noises. Ils me protègent tout le temps. Dans un sens, j’ai réellement apprécié le fait que Soo oppa vienne à mon secours. Je serai éternellement reconnaissante à ce sujet et le voir ainsi menacer Kibum à propos de leur amitié, ça m’a touché, mais à la fois mise mal. Ce sont des amis depuis bien longtemps, enfin je crois, et le fait qu’ils se battent pour moi ; une “petite nouvelle” du groupe, mais ça m’embarrasse. Honnêtement, je souhaite que cette histoire reste le passé et la prochaine fois qu’on se verra, ça va être comme d’habitude. Malgré dans un sens, l’idée de rester seule avec Bum me donne la peur au ventre. En fait, rester avec un garçon seul sans surveillance ou sans témoin, je cours toujours un risque. Pourtant, Soo m’a invité au restaurant et nous sommes en train de dîner bien tranquillement. C’est lui qui m’a demandé de venir le rejoindre et de discuter rien que nous deux. Tout de même, je me sens davantage en sécurité auprès de mon ami ci-présent que de rester seule chez moi.

Je tourne tranquillement les viandes que j’avais doucement coupé sur le grill. Je suis néanmoins surprise de constater que nous avons tous les deux un soda – et qu’il me sert vu que je suis occupée avec la viande – alors qu’il a l’habitude de boire de l’alcool. Pourquoi ils ne veulent pas que je prenne de la boisson ? Le goût m’intrigue, mais j’avoue que je ne sais pas ce que je serai si jamais je devienne saoul. Donc oui, c’est judicieux de prendre un soda, comme ça aucune responsabilité pour personne. Sa main tapote la mienne, je souris de plus belle en sentant mes joues rougirent. S’il avait été en couple, j’aurais eu la manie de retirer ma main, mais pas cette fois. Au contraire. Je ne demande qu’il me retouche la main ou bien que je trouve une opportunité pour un “rapprochement”, non ? C’est vrai, je ne peux pas faire ça. Il vient tout juste de rompre avec Yon Ran et ça serait précipité de faire cela alors qu’il a le cœur qui souffre. Je suis tellement méchante.

L’eau à la bouche. Je continue de faire griller la viande en rajoutant les légumes. Des parents adoptifs absents, il fallait que je me débrouille pour la cuisine. Beaucoup d’émission de cuisine et de livre de cuisine sont passés. Ses coupures, j’en ai eu, autant que des brûlures. Je peux dire que je me débrouille désormais. De toute façon, je n’avais pas le choix de me débrouiller sinon je ne saurais pas l’état que je serai actuellement. Avoir un sens de débrouillardise, mais également être indépendante de ses parents... Le premier cas c’est bien puisque ça sert grandement dans une vie future, mais le deuxième cas, ce n’est pas une très bonne idée de voir un enfant de quatorze-quinze ans de vivre comme cela. De toute façon, qu’est-ce qu’on pourrait me faire réellement ? Je retournerai à l’orphelinat et je ne pourrais plus voir mes amis que j’apprécie beaucoup. J’ai la certitude que ma vie familiale n’est pas saine et naturellement lorsque j’aperçois les autres, mais dans un autre côté, je ne sais pas à quoi une famille normale puisse ressembler. « Et monochrome ou coloré ? Si tu fais entre les deux ? Tu sais comme les vieilles photos en sépia ! Comme ça, ça semble réel, mais à la fois nostalgique et... vieux. » je rigole en jetant un regard taquin à mon ainé. Je me sens tout à fait à l’aise comme lui. C’est vrai que c’est rare les têtes à tête dans notre groupe. « En passant, c’est prêt, tu peux piger. » fis-je en offrant le premier morceau de viande dans son assiette.

Le serveur revient à notre table pour déposer les petits en cas à côté qu’on n’a pas besoin de cuire. Je remercie de la tête en prenant une pincée de l’un d’entre eux. Goûtant de plus belle en m’extasiant du goût. J’adore les restaurants, c’est si bon et délicieux à chaque fois, malheureusement, je ne peux m’autoriser à ce genre de luxe avec le peu d’argent que j’ai en ma possession. Je continue de déguster quand il me demande si je pince pour quelqu’un. Ma bouchée passe de travers ce qui m’étouffe de plus belle. Je touffe en prenant la serviette de table en rougissant de plus belle. Personne dans le viseur. Qu’est-ce que je peux faire ? Il me tend la perche, est-ce que je me lance ou pas ? C’est tellement la confusion dans ma tête que je ne sais pas quoi faire. Déposant ma serviette de table pour prendre un peu de mon soda. Dès que je dépose mon verre, je reprends mes baguettes d’une main pendant que l’autre se retrouve près de sa main. « Je suis si mystérieuse pour te permettre d’être indiscret ?» fis-je en le taquinant tout en prenant une pause avant de continuer. « J’ai quelqu’un dans le viseur, mais il est en couple... en fait, il était en couple... » Sur mes mots, mon index près de sa main se met à bouger au point d’effleurer sa main. Je baisse le regard, un peu gênée. Je suis tellement idiote. J’ose le regarder d’un air timide avant de ramener mon bras près de moi. Je suis tellement embarrassée. Pourquoi je profite de tout ça ?

J’adore parler d’art avec Soo Oppa. Pas que c’est une passion que j’ai développé avec le temps parce que monsieur aime ça, non, mais bien parce que nous aimons tous les deux cela. Il m’aide beaucoup à m’améliorer et je lui donne mes idées. C’est comme cela qu’on fonctionne. Comme deux personnes qui discutent et qui argumentent tout bonnement sans rien demander en retour. Concernant le sépia, c’est un univers qui semble peu utiliser à notre époque. Tout est soit en couleur ou en noir et blanc, certes, mais le sépia c’est encore plus ancien, encore plus loin. J’aimais bien cette idée car même le dessin est tout récent, le rendre sépia ça le mettait nostalgique. Un souvenir d’antan. Et le fait qu’il mette son grain de sel par rapport à son œuvre, ne me fait que sourire. J’adore nos idées. J’adore nos discussions. J’adore être avec lui. Rien ne me rempli de bonne heure que de le voir sourire, s’exclamer comme il le fait. Même s’il voyait Ran unnie, malgré que mon cœur était douloureux, j’étais heureuse pour lui. Qu’il trouve l’amour et qu’il puisse avoir des jours de joie auprès d’elle. Malheureusement pour lui, tout c’est fini. Même si dans un sens, je suis contente, mais de l’autre je suis triste par rapport à sa rupture. Un souvenir d’antan c’est créé pour lui, espérons qu’il ne se rendra pas malade, je ferai tout pour ne pas qu’il tombe bien bas.

J’ai rigolé quand il a dévoré la viande que je lui ai offert. Prenant quelques morceaux pour le déposer sur mon riz, en ajoutant d’autres pour les cuire. Je commence à manger doucement. C’est sûr que la question des potins arrive. Qui ne voudrait pas être au courant de ce qui se trame dans mon cœur et dans ma tête ? Je reste bien discrète dans ces moments-là. Parmi la bande, je ne fais que rire, taquiner, être la reine du grill alors qu’eux se racontent des ragots. Ma vie n’est pas du tout très enjouée contrairement à eux autres. Les blagues, les aventures je n’en ai aucun. Je n’ai pas de frère ou de sœur que je pourrais me ficher d’eux en racontant leur “fail”. Je ne peux pas mentionner ce que mes parents ont fait de drôle car ils sont majoritairement absents. Je ne peux pas rire et raconter des blagues car je reste la plupart du temps seule ou bien auprès d’eux quand j’ai du temps libre. C’est sûr que c’est avec One que je parle davantage car nous sommes tous les deux timides sur certaines choses. Nous parlons que très peu car nous avons plus ou moins d’anecdotes rigolotes à dire. Nous sommes là pour faire acte de présence jusqu’à temps que cela tombe dans le chaos tout comme en me lançant dans la mer lors d’une nuit d’été autour d’un feu. Il m’offre du Kimchi, mon sourire s’étire de plus belle. J’adore cela. Bref, Jongsoo me donne l’occasion de me confesser sur qui qui peut bien battre mon cœur. Après l’avoir dit, je reprends rapidement ma main en rougissant. Prenant rapidement la bouchée de kimchi pour le savourer pendant un bref moment.

Bref moment ? Oui, j’ai reçu une douche de soda. Les baguettes encore dans la bouche, j’ai fermé mes yeux en sentant le liquide voler sur mon visage. Je ne sais pas quoi dire. Ni comment réagir. Je dépose mes baguettes pour prendre une serviette de table à mon ami pour m’aider à m’essuyer pendant qu’il fait de même pour m’aider. Je me suis mise à rire en commençant à papillonner des paupières. Ah ! Je vois finalement ! « Oui, ça va ! Tout est pardonné. » fis-je en continuant de me sécher le visage c’est alors que j’ai vu le visage rouge écarlate de Soo. Je souris timidement. « Le rouge te fait bien... » dis-je doucement en voyant se cacher le visage. Je continue de rigoler avant de déposer le tout et de retourner les viandes sur le grill et ensuite en continuant de manger. Non, il n’est pas un crétin, si c’est le cas, c’est le crétin qui me donne des raisons infinies pour continuer à l’aimer. Quand j’ai vu le serveur, pendant que mon oppa reprend son calme, je lui demande un autre soda. Disons que sa boisson a mystérieusement éclaboussé sur moi. Buvant de ma boisson pétillante, il a repris contrôle de sa gêne. Déposant mon verre, je réfléchis à ce qu’il m’a dit. Pourquoi s’excuse-t-il ainsi ? Pourquoi se dénigre-t-il ? « Soo, arrête, je t’en veux pas. De toute façon Ran unnie a tout pour plaire contrairement à moi. » je me regarde surtout au niveau de la poitrine en toussotant un peu. Les courbes, je n’ai pas autant qu’elle. « Tu aurais fait quoi si tu avais su avant ? » demandais-je car ce qu’il a dit me titille la curiosité. Je prends une viande pour la mettre dans ma bouche. Bon sang que c’est bon !

La fois avec Kibum qui tentait d’arracher mes vêtements pour faire ce que je n’osais le croire, puis maintenant Soo oppa qui me crache littéralement au visage juste après ma déclaration. Je ne sais pas ce que je fais aux mecs de mon entourage, mais ils ne sont pas normaux. Je n’aurais jamais cru que Bum craquerait carrément pour faire des mauvaises choses envers moi. Il m’avait en quelque sorte recueilli et présenter aux autres, malgré la distance que je tenais absolument entre nous, il ne s’était réellement pas opposé jusqu’à plus tôt dans la soirée. Jongsoo, quant à lui, est de nouveau célibataire, il souffre à cause de sa rupture, a sauvé également ma vertu avant de m’inviter au restaurant. Un adolescent qui a énormément de qualités qui me plaisent autant que ses défauts. Son talent artistique me fascine autant que son sourire. Néanmoins, j’ai profité de sa gentillesse pour faire ma confession. Je ne dis pas que je méritais de me faire cracher au visage comme une personne qui a insulté un lama, mais je dis que je comprends totalement sa réaction. Une surprise à la fois surprenante et rigolote. J’entendais des rires derrière nous, mais je ne donne aucunement pas d’attention car j’imagine que c’est de la situation qui s’est produite entre nous. Ce n’est pas comme si je lui avais révélé que j’étais enceinte - là, il aurait eu une bonne réaction de cracher son verre ou de réagir avec beaucoup d’exagération - sauf que je lui ai juste mentionné qu’il me plaisait. Ce n’était peut-être pas le bon moment et je regrette amèrement en quelques sortes.

Pourquoi le regrettais-je ? Dans le fond, de ne pas avoir pris mon courage à deux mains et de l’avoir invité avant. Sauf que j’étais arrivée dans le groupe de manière aléatoire et j’avais eu un coup de foudre en voyant mon ami. Depuis, ça rester. J’ai eu le cœur meurtri en les voyant s’amouracher et se rouler une pelle devant moi, mais je me disais que c’était ma sentence de ne pas avoir eu de courage à cette époque. Ran est si belle, elle a des courbes qui puissent envier n’importe quelle adolescente qui la côtoie de loin ou de près. Je les avais félicités sincèrement et souhaités une très longue vie commune ensemble. Cependant, d’une certaine manière, je suis contente que ça soit terminée. C’est méchant en réfléchissant bien, mais je suis si heureuse que cela ne fonctionne pas entre eux. J’ai enfin pu faire ma déclaration, mais je ne m’attendais pas à ça. Certes, je me dénigre toujours autant. Je ne suis pas aussi belle que nos amies de la bande ni même les filles populaires du lycée. Je suis banale, ordinaire. Je rougis timidement en sentant sa main prendre la mienne. La serrant tout comme je la serre. Je ne sais pas quoi dire à ce... quoi ? Je deviens une très belle femme ? Cela veut dire quoi ? Est-ce que cela veut dire que j’étais moche et qu’après tous mes efforts ont porté fruit ? Un pseudo compliment ? Sans doute, je vois mal Soo m’insulter dans un moment pareil. Je prends soin de tourner la viande afin de prendre d’autre kimchi. En savourant cette fois la bouchée en fermant les yeux. Priant quasiment le ciel. Merde que c’est bon, je ne m’en passerai pas de ma vie de ce Kimchi, tout comme ce barbecue coréen. Je m’en vais pour prendre un morceau de la viande prête, sauf que je m’arrête subitement en regardant mon ami. Clignant des yeux à maintes reprises en rougissant légèrement tout en souriant timidement. « D’accord... » Soufflais-je en tentant de voler le morceau de Soo oppa en rigolant avant de prendre un autre et de le dévorer aussi. Je suis bien curieuse concernant le futur.

Mangeant de plus belle. Me goinfrant autant que je n’aurais jamais goinfré de ma vie. Voyant des clients qui quittent ou qui restent en buvant du soju. Cela fait bien quelques heures que nous sommes là en mangeant de plus belle, mais aussi en parlant de tout et de rien, regardant brièvement l’heure, je suis quelque peu embarrassée de veiller si tard, mais surtout d’accaparer mon ami alors qu’il y a de l’école demain. Un dernier morceau dans la bouche, je m’adosse sur mon dossier de chaise en soupirant de plus belle. Dès ma bouchée terminée, j’ouvre finalement la bouche ; « Ça fait longtemps que je n’ai pas autant mangé ! Je vais rouler jusqu’à chez moi !» fis-je en me tapotant légèrement le ventre en riant avant de reprendre tranquillement mon sérieux au point de faire une tête triste. « Dis Soo, je peux te dire quelque chose sérieusement ? » Je fais tourner mon verre vide, me concentrant sur ça, mais également sur mes mots à prendre pour pouvoir aborder. Après une minute, je dépose mon regard dans celui de Soo en question. « J’ai peur de retourner chez moi et de recroiser Kibum. J’ai peur que si je retourne chez moi quelque chose va m’arriver... » Je me redresse de ma chaise en allant me croiser les bras en m’accoudant sur la table. « Je veux pas te causer d’ennuis avec tes parents... déjà qu’il se fait tard, mais... je... tu... » Je respire un grand coup pour tenter de résorber ma gêne, mais surtout tenter de cacher la chaleur qui vienne de mes joues. « Veux-tu rester à dormir chez moi ou que je dorme chez toi, ce soir ? » mais quelle idiote que je fais de demander un truc comme ça, jisu, tu es horrible ! Tu ne penses même pas au cœur peiné de ton ami avant de toi. Je suis si égoïste.