oiseau liberté -- hyuntaek 191211064108775501
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oiseau liberté -- hyuntaek
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Dim 10 Juin - 13:11
oiseau liberté
dis hyuntaek
t'en as jamais eu envie, toi
de quitter cette île à jamais?


hyuntaek ça a été les matins frais et humides, les balades à travers jeju et les regards furtifs vers des taches bleutées - ce mariage malsain de vermeil et d'indigo sous son épiderme d'enfant. ça a été les éclats de rire qui virevoltent au creux de la brise et les pleurs qui s'écrasent contre le bitume - les poings aussi, parfois. ça a été le point d'ancrage d'un gamin à la dérive, les racines d'un arbre estropié, le phare en pleine pénombre - la dernière pièce de son puzzle.

dis hyuntaek
pense pas à moi quand tu seras parti
envole toi et reviens plus jamais
promis?


sa main passe nonchalamment sur la fourrure de subok - un au revoir qui lui parait déjà trop éternel. ses lippes se crispent autour du petit cylindre aux reflets d'ivoire. le doux souffle matinal caresse ses joues, déclenche un frisson à la surface de sa peau fébrile. seuls les faisceaux de cet astre en suspens éclairent son chemin - les premières lueurs de l'aube accueillent un nouveau jour à ses côtés.
ses semelles usées traînent sur l'asphalte humide des quais déserts - la tendre solitude de l'aurore l'illumine de sa splendeur. un deuxième cylindre a rejoint ses pulpes, menace déjà de s'écraser de toute son ardeur sur ses lèvres de soie. la nicotine inonde ses synapses, endolorit ses sens - inspirer devient moins douloureux, l'air moins toxique, ses pensées moins péremptoires. l'incandescence s'évanouit contre sa semelle hâlée, le mégot se loge au fond d'une bouteille de soju esseulée. une silhouette familière erre près de son bateau, un frisson parcoure sa colonne, s'échoue au bout de ses phalanges - galvanise sa peau sur son passage. « qu'est-ce que tu fais là? je croyais que t'avais décidé de m'ignorer. » les mots sont aussi durs que ses maux, mais le ton est tendre et affectif - l'allégresse sous-jacente d'avoir retrouver son ami qui ruisselle de ses fissures. une troisième cigarette trouve asile au creux de ses pulpes, ensoleille de son éclat le visage maigre du gamin. son regard obsidien prend refuge dans les traits marqués de l'homme en face de lui - l'anneau bleuté qui entoure ses yeux fatigués et les rivières séchées de perles cristallines sur ses joues maigres. certains cris de détresse sont silencieux.

hyuntaek
je suis content
content que tu m'aies menti
♡♡♡
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Dim 17 Juin - 0:36
Oiseau liberté
feat. Na Insik

When tears of depression fall like rain, not even an umbrella could save me // @Na Insik ※※※ Il prend une gorgée d'air, mais c'est de l’eau qui rentre dans ses poumons et inonde chaque parcelle de son corps de l’intérieur. Comme un poison qui prendrait maîtrise de son corps, il rentre peu à peu dans une léthargie lancinante, un vide obscur et absent de toutes pensées.

Pourtant, quand, le corps brûlant, transpirant, il se réveille en sursaut, sa tête est prête à imploser sous les pensées et sensations multiples. La boule au ventre, les battements de son cœur plus rapides, ce rêve n’était pas qu’une chimère, pas qu’une construction de son esprit fatigué. Il serait bientôt réalité.

Comme pour confirmer son pressentiment, c’est le vieux pêcheur qu'il connaît depuis son enfance auquel il pense. Et son estomac se tord douloureusement. Mauvais signe, avertissement d’un événement morbide étant sur le point de se passer.

Son chat miaule à côté de lui en le regardant fixement. Il sait, il sent lui aussi qu’un tournant terrible est sur le point d’arriver.

Complètement sonné, éreinté, il se lève de son lit. Ne se change même pas, attrape un hoodie et passe la porte de chez lui avec précipitation.

Le moteur gronde, il démarre sa voiture sans attendre et conduit au plus vite jusqu’au port de jeju ou il sait que son ami va s'apprêter à prendre la mer. La route est déserte, il est 4h du matin. La pluie tombe sans arrêt, imperturbable ennemie qui nargue Hyuntaek chaque minute. Il a toujours détesté la pluie, mais aujourd’hui il la hait d’une haine infinie. Il la toise du regard, s’éclatent sur la route sous ses roues, couvrant le bruit du moteur en éclaboussant le pare brise. Il accélère la cadence.

En une dizaine de minutes, il est là. Sur le port. Voiture mal garée, portière non fermée, il n’arrive pas à procéder ce qu’il faudrait normalement faire. Tout son esprit est tourné vers la préservation de la vie de son ami, sur l’angoisse d’arriver et de ne pas voir le bateau amarré. Vers la peur du trop tard.

Car qui dit vieux pêcheur en danger, dit potentiel danger pour tous les pêcheurs. Y compris Insik. Rien que d'y penser, il se sent mal. Il sait très bien que lui aussi, étant doué d'un pouvoir, il semble ne pas être possible pour Hyuntaek d'avoir des intuitions à son propos. Comme si son radar était cassé par la présence de son ami.

Tandis qu’il se rapproche de l’emplacement où son ami laisse son bateau, l’angoisse monte dans la gorge de Hyuntaek, vient le priver des quelques souffles qu’il lui reste. Une angoisse qui le ronge de l’intérieur, celle de trouver l’emplacement vide et de ne plus rien pouvoir faire pour Insik. Comme il n’a rien pu pour toutes ces personnes auparavant.

Mais il le voit là, le bateau. Bien amarré. Sombre, sans aucune lumière allumée à l’intérieur. Vide de son propriétaire.

Le cœur qui était jusque là complètement oppressé, au bord des lèvres, se relâche soudainement. Les battements de son organe vital se mettent à tambouriner à ses oreilles, des sueurs froides le font frissonner et lorsqu’il regarde ses mains, il ne voit que des membres qui tremblent. Ses jambes se dérobent. Accroupi, il pleure en silence le soulagement et la peur. La renaissance d’un espoir infime.

Quand il entend des pas au loin, il se redresse brusquement, efface les traces de larmes de son visage. Des pas plus proches, le brouillard l’empêche de bien voir si la silhouette est celle qu’il cherche, qu’il espère tant voir. Quelques pas de plus, et sans pouvoir voir la personne, Hyuntaek sait.

« qu'est-ce que tu fais là? je croyais que t'avais décidé de m'ignorer. »

Le son de la voix d’Insik sonne comme une récompense, une mélodie qu’il se jure intimement de ne plus jamais oublier, de ne plus jamais laisser sur le palier de son appartement comme il l’a fait ces dernières semaines. Amer souvenir d’une époque où il avait dû le quitter pour essayer de trouver sa liberté ailleurs, Hyuntaek s’est juré de ne plus jamais le laisser tomber. Mais avait totalement échoué depuis l’incident, submergé par ses propres sentiments et sa propre douleur.

Il regarde fixement l’homme en face de lui et prends plusieurs secondes pour réfléchir à quoi lui répondre. L’esprit embrouillé, le regard flou des larmes qui viennent de couleur, la douleur du pressentiment se faisant plus forte, pour l'autre pêcheur.

« Insik, je sais que j’ai merdé ces derniers temps. Je suis vraiment désolé. Mais s’il te plaît, ne prends pas le bateau. »

Il regarde le sol. La pluie qui s’était réservé une acalmie recommence doucement, surement à reprendre son territoire en s’écrasant au sol. Doucement, puis probablement violemment, afin de pouvoir avaler sur son passage tous les pêcheurs et leurs bateaux. Il relève les yeux et fixe intensément son ami.

« J’ai un mauvais pressentiment. N’y va pas s’il te plaît. » un ton implorant, un ton suppliant. Un ton qui trahit l’inquiétude qui le transit qu’il s’est réveillé en sursaut dans son lit, une vingtaine de minutes plus tôt.

Il se sent horrible de ne pas être parti vers le vieux pêcheur en premier. Mais il ne peut s'empêcher de vouloir protéger Insik, même s'il n'est même pas sûr qu'il aurait lui aussi eu la même terrible mésaventure. Il ne veut pas se donner la possibilité de regretter comme il avait pu regretter de ne pas pouvoir être là pour son ami lorsque sa mère était décédée. Et que Hyuntaek, depuis le continent n'avait aucune capacité à faire quoi que ce soit.

S'il arrive à le convaincre assez rapidement, ils auront aussi le temps d'aller empêcher ce fameux vieux pêcheur, et peut-être tous les pêcheurs du port, de prendre la mer lui aussi.
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Dim 17 Juin - 22:05
oiseau liberté
l'incapacité d'exprimer ses sentiments est l'une des afflictions les plus cruelles au monde. quand le cœur est si gros qu'une douleur aiguë se propage dans les côtes, que le thorax se fait lourd et l'air trop rare - quand le poids du monde s'abat sur les épaules chétives d'un gamin-naufrage. le monde devient sauvage, les autres prédateurs - et les pleurs silencieux d'un enfant esseulé brutalisent ses tympans de leur rage écarlate. certains s'échappent de l’œil du maelström, parviennent au rivage, se heurtent à la réalité de leur solitude - s'entêtent à exister en dehors du néant. les autres vivent en apnée à quelques centimètres de la surface, retiennent leur souffle dans l'attente d'un sauvetage qui n'arrivera jamais - puis se laissent sombrer dans une pénombre sempiternelle, laissent l'abysse les engloutir de toute son ampleur maligne.

insik a vécu sa vie un boulet au pied, maintenu à la surface par le sourire solaire d'un gamin meurtri. il est devenu la lumière au bout du tunnel, l'éclaircie en pleine mousson, le batman de son robin. il a supporté ses sauts d'humeurs, réprimé son envie de planer trop haut, su pardonné les mots épineux qui quittent trop souvent ses pulpes écorchées. il est devenu le donneur d'un myocarde égaré - et le thorax de l'enfant océan a perdu de sa vacuité infinie.

mais la tempête a changé de trajectoire, s'est ruée vers un passant à l'innocence immaculée - a déferlé de toute son ardeur sur les rives paisibles de la vie de son ami. et le gamin a fait preuve d'égoïsme, a frappé sur cette porte muette jusqu'à ce que ses phalanges se constellent d'éclats carmins - jusqu'au point de non-retour où la souffrance externe devient si assourdissante que celle interne se fait taciturne. il a crié, hurlé, puis murmuré son nom dans l'espoir qu'il lui revienne - et il l'a maudit de l'avoir abandonné avant de se haïr de l'avoir douté. égocentrisme indéniable.

des perles cristallines échappent les yeux de hyuntaek, ravivent les sentiers séchés sur ses joues minces. ses poils s'hérissent, son estomac se retourne et son palpitant se fend en deux. un mauvais pressentiment. quelques mots insignifiants dans la bouche de certains, mais à la gravité aveuglante s'échappant des pulpes de son ami. la pluie s'écrase sur le bitume, fait résonner dans ses tympans une symphonie macabre. ses habits trempés se mettent à coller à sa peau, l'étouffent, l'emprisonnent avec lui-même. ses yeux dérivent sur l'apparence de son ami, séjournent au fond de son regard obsidien. des éclairs incarnats traversent le blanc de ses yeux - le manque de sommeil apparent qui trahira toute tentative de mensonge. des mèches insurgées s'accrochent à son front - la pluie se mêle à la sueur au bout de ces filaments carmélites. un désespoir viscéral ruisselle de ses mots, forme une flaque invisible aux pieds du blond insensible. son regard se pose sur la marina derrière lui - le calme paisible qui accompagne ce désert humain, un refuge dont il devra se priver aujourd'hui. le petit portillon derrière eux attire son attention. son esprit divague, s'égare au bord de son bateau, fait le tour de ses possessions - s'arrête sur la chaîne et le cadenas écroulés au pied de sa barre. la meilleure option s'offrant à eux s'ils ne veulent pas passer la matinée sous une pluie torrentielle à arrêter chaque pêcheur se dirigeant vers le port. égocentrisme superficiel qui cache un gamin au cœur trop grand - et aux blessures trop profondes. insik plonge son regard dans celui de l'homme en face de lui. le désir de le rassurer et de lui dire qu'il allait revenir, écrasé par sa volonté infantile de le faire regretter - portion infime de la souffrance abyssale qu'il a éprouvé en son absence. alors le gamin le dépasse, garde ses lippes pincées, pousse d'une main assurée le portillon menant à la marina. le ciel est noir et menaçant, la mer l'appelle d'un murmure saturé de cette tentation malsaine - mais aujourd'hui le rivage s'époumone et inonde ses tympans d'une sérénité singulière.
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Jeu 21 Juin - 1:25
Oiseau liberté
feat. Na Insik

When tears of depression fall like rain, not even an umbrella could save me // @Na Insik ※※※ Le fracas de la pluie bourdonne aux oreilles de Hyuntaek, comme une danse macabre. Et pourtant ce n’est pas ce bruit qui l’assourdit, c’est le silence de son ami, l’absence de mots à poser en réponse à son avertissement.

Il le sait, ce n’est qu’une vengeance naturelle, normale en cette situation. Hyuntaek aussi, il lui avait infligé cette douleur cinglante, celle qui vous oppresse de l’intérieur et vous empêche de prendre votre respiration. Vous fait vous sentir comme un poisson hors de l’eau.  Il l’a donné, cette douleur, à son ami qui se tient devant lui , il y a une semaine. Malgré lui, il l’a intoxiqué d’une douce illusion, d’un espoir fébrile, celui qu’il lui ouvrirait la porte, pendant des jours, en ne lui donnant en retour qu’un désespoir infini, un silence meurtri, une ignorance cruelle. Il en est conscient maintenant. Son cœur accélère, anticipation d’une absence de réponse, son esprit fait déjà des millions de scénarios tous plus terribles les uns que les autres. Tous débutent par Insik qui prends son bateau malgré ses avertissements, et s’élance vers une étreinte éternelle avec son amante maritime.

Comme un reflet de ses pires schémas, la pluie s’accélère. Cadence macabre, elle ricoche au sol, inonde chaque parcelle du corps fatigué de Hyuntaek. Accable ses épaules d’une vérité proche qu’il n’arrive pas à nier, à semer dans les méandres de son esprit. Les cheveux se collent à son front, des mèches rentrant dans ses yeux, mais Hyuntaek ne détourne pas le regard de celui de son ami, son frère, son âme sœur, qui lui fait face. Il ne cille pas, malgré la sécheresse qui affligent ses pupilles et déchirent sa vue en un brouillard épais. Il a peur que s’il ferme les yeux, son ami disparaisse à tout jamais.

Quand Insik bouge enfin, Hyuntaek sent une lueur d’espoir, tout de suite réprimée par une douleur fulgurante. Ce n’est pas vers lui qu’il se dirige, mais bien vers son bateau. Indéchiffrables yeux clairs et énigmatiques comme ils l’ont toujours été, Hyuntaek regarde les pupilles de son ami sans pouvoir comprendre leur signification.

Il suit du regard la silhouette qui disparaît dans le brouillard épais, un brouillard qui envahit son esprit et le petit port. Elle referme derrière elle le portillon vers les bateaux, comme si Hyuntaek se retrouvait lui aussi face à une porte fermée, qui refuse de s’ouvrir malgré ses supplications. Il veut crier mais le sanglot bloque sa voix.

Hyuntaek, c’est le regret qui l’anime : celui de ne pas avoir fait preuve de compassion et de ne pas avoir traité avec parcimonie ses relations ; épargné ses amis les plus proches - qui se résument à Insik – de cette attente lancinante qui perd l’esprit en lacérant les certitudes et amplifiant les doutes ; sauvé ses amis lorsqu’il le pouvait de ce silence angoissant, si immense qu’on se laisse complètement engloutir. Mais Hyuntaek, c’est surtout l’angoisse qui le tient debout sous cette pluie. L’angoisse de perdre une part de lui en laissant cette personne qu’il chérit depuis l’enfance s’en aller loin de lui, le laisser à nouveau seul face aux coups de la vie. Ce combattant qui l’avait protégé dans les pires heures, l’avait réconforté et avait essayé de rendre les coups en son nom. Cette présence rassurante, ces opales claires le regardant sans jugement, inlassablement, il avait été là à ses côtés et il refusait de le perdre. Sans lui, il avait essayé. Il s’en était sorti car sa famille avait substitué - mais jamais complètement remplacé cette présence et amitié - mais peu importe le nombre d’amis que Hyuntaek avait pu se faire en dehors de l’île, aucun n’avait la même importance que insik à des yeux.

Alors le corps tremblant, les dents claquant comme pour faire écho aux battements cardiaques rapides qui le secouent, l’esprit embrouillé mais déterminé en vue du but qu’il s’est trouvé, Hyuntaek se dirige vers le portillon. L'ouvre avec un grincement, et rentre sur la partie du port où sont amarrés les bateaux.

Il se dirige stratégiquement vers le lien qui rattache le bateau au quai : si Insik veut partir, c’est là qu’il ira, il n’aura pas le choix.

Et il compte bien l’en empêcher. Et s’il réussit à partir quand même, Hyuntaek se glissera sur son bateau. Endossera à son tour le rôle de protecteur et se battra pour rendre à la mer les coups qu’elle pourrait potentiellement donner à son ami. Comme il l’avait fait tant de fois pour lui dans le passé.

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Ven 22 Juin - 19:18
oiseau liberté
l'écho de ses pas sur le macadam abîmé résonne dans ses tympans de leurs notes infantiles - orphelin esseulé qui fait l'examen constant de la seule relation qui lui importe. le désir furieux de sentir une main sur son épaule qui inonde ses synapses. la volonté capricieuse d'entendre la voix de son ami hurler son nom qui devient maîtresse de son myocarde. ce besoin malsain d'être ancrer quelque part qui envahit chaque cellule de son organisme. mais seule cette symphonie pluviale emplit son atmosphère et le gamin monte sur son bateau alors que la mélodie monte en crescendo. les vagues qui commencent à assaillir le port font tanguer la petite embarcation. le présage sinistre d'une tempête meurtrière glace ses veines - un frisson parcoure sa colonne, galvanise sa peau d'une anxiété palpable.

la porte de la cabine grince à son ouverture - le cri d'agonie du métal rouillé se fond dans la bourrasque de vent envahissant le port. le gamin inspire profondément - une myriade de fragrances familières infiltre ses narines, vagabonde jusqu'à son encéphale et le bariole allègrement de sa simplicité si singulière. le tas de ferraille affalé au pied de sa barre attire son attention - cela fait des mois que cette grosse chaîne traîne sur son bateau dans l'attente d'être rangée dans un endroit où son existence s'évaporerait de la mémoire de son propriétaire. le destin fait bien les choses, parfois - un rictus écœuré se peint sur ses lèvres à l'idée puérile que le destin lui veuille du bien. le métal est froid dans sa paume et le bruit cinglant de ferraille attaque ses tympans - un concerto épouvantable qui se mêle au déluge s'écrasant contre les vitres de la cabine silencieuse. le cadenas attaché au dernier anneau de la chaîne métallique racle le sol d'un grincement perçant, se retrouve dans sa main gauche instantanément - une grimace parcoure ses traits, un bourdonnement l'abasourdit. d'une main habile, la longue chaîne prend place sur son épaule droite. le gamin attrape un stylo qui traîne sur le tableau de bord - un simple "avis de tempête" griffonné au dos d'une publicité placardée sur le tableau d'affichage en ruines devrait dissuader tout pêcheur offusqué par le blocage de la marina de trouver un moment d'y rentrer.

la pluie s'infiltre jusqu'à ses os le moment même où il sort de sa cabine - un claquement de porte accompagne le soupir qui s'échappe de ses pulpes humides. insik traverse le pont vacillant de son bateau, s'arrête à la vue de hyuntaek - son sweat colle à ses membres, son regard est fixé sur le lien d'amarrage de son bateau. ses yeux dérivent, se relèvent vers insik, s'illuminent d'une candeur sincère - et le gamin ne peut retenir le léger sourire qui se glisse sur son visage. « qu'est-ce que tu comptais faire? te jeter à la mer et jouer l'ancre? » le gamin retrouve la terre ferme - une vague de soulagement étrangère survole son organisme. la mer habituellement son refuge devenue le berceau d'un monde sauvage et terrifiant. sa main se pose sur l'épaule de son ami, sert légèrement - besoin maladif de s'assurer qu'il est bien là. « allez viens, on va au chaud. » le gamin n'attend pas sa réponse, se met à rejoindre l'entrée de la marina - la nécessité de s'échapper au plus vite avant que les flots ne l'appellent de leur ingénuité hypocrite. des milliers de scénarios envahissent son esprit, lui font redouter ce qui aurait pu arriver - ce qui aurait peut-être dû arriver. son cerveau aspire à la douce délivrance d'une bouffée de nicotine, mais le déluge actuel l'empêche d'atteindre un tel soulagement. sa lèvre inférieure se loge entre ses dents, se fait persécuter par des nerfs toujours à vifs. de l'eau couvre chaque fragment de son corps frigorifié - ses pulpes arborent une teinte bleutée. d'un mouvement assuré, insik pousse le portail de la marina, s'extirpe de cette atmosphère macabre ayant envahi son havre de paix. une clope, un café et des explications - c'est tout ce dont il avait besoin.
♡♡♡
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Mer 27 Juin - 0:48
Oiseau liberté
feat. Na Insik

When tears of depression fall like rain, not even an umbrella could save me // @Na Insik ※※※ Ce ne sont pas les rouleaux marins destructeurs, ceux qui se fracassent avec boucan contre les rebords du quai qui font le plus peur à Hyuntaek, ni la pluie lancinante qui tombe sans arrêt, ardue, sans répit. Non, ceux dont il a le plus peur, ceux dans lesquels il a peur de se noyer, ce sont ceux, internes, qui se déchaînent dans son crâne, et emportent sur leurs chemins toutes ses certitudes et ses désirs. Le rouleau compresseur du flot de ses pensées, jamais fleuve tranquille s’était déchaîné ces dernières semaines et avait commencé à laisser dériver Hyuntaek, loin de tout. Isolé de ses amis, seul au milieu d’une tempête qui ne s’arrête jamais, il s’était senti submergé. Comme noyé, incapable de faire un geste. Ses désirs de pouvoir aider les autres, sa volonté de trouver un sens à sa vie emprisonnée sur cette île malgré lui, sa quête vers une utilité à ce pouvoir ; tout avait été balayé par les rouleaux tumultueux des pensées noires, le laissant sombrer, seul, asphyxié, tel un survivant de naufrage, s’enfoncer dans les méandres de cette étendue d’eau. Ni réellement vivant, ni réellement mort.

Mais quand il entend le bruit d’une porte qui grince malgré le vacarme des trombes d’eaux s’abattant sur le port, c’est l’espoir qui lui fait redresser la tête. Un espoir vif, clair, intense. Qui lui réchauffe l’ensemble du cœur, du corps, de l’esprit. C’est avec cet espoir qu’il observe son ami, trempé comme lui jusqu’aux os. Qu’il semble enfin voir un semblant de calme à l’horizon, comme si la présence seule d’insik savait calmer la tempête qui se tramait dans sa tête et dans son cœur. Glacé jusqu’aux os, sa mèche échouée sur les yeux, cela ne l’empêche pas de remarquer le petit sourire qu’esquisse insik pendant l’ombre de quelques fractions de secondes. Et sa bouche s’étire en une réponse. Comme lorsqu’il a répété le même morceau au violon pendant des semaines, et qu’il le reprend après avoir fait une pause sans jouer pendant une semaine, le sourire lui paraît difficile à refaire, comme un vieux souvenir qui lui revient progressivement. Ça fait mal aux doigts, ça fait mal aux lèvres gercées par le froid, mais sourire lui paraît aussi libérateur que douloureux.

« S’il le fallait tu sais que je le ferais. » c’est ce que Hyuntaek réponds simplement, calmement, à la plaisanterie de son ami. Hyuntaek, il n’a jamais trop eu de mal à parler de ce qu’il ressent, des sentiments qui peuvent l’animer lorsqu’il s’agit de ce qu’il ressent pour quelqu’un. Lorsqu’il déteste quelqu’un – mais c’est rare – il peut le dire facilement. S’il aime une personne, il lui dira aussi. Pour ne pas avoir à regretter de ne pas lui avoir assez dit. Alors la pudeur par rapport aux sentiments, aux sacrifices qu’il serait capable de faire pour son meilleur ami, elle est futile, de trop. Il n’y a rien à cacher, pas grand-chose à prétendre. Ils savent tous les deux.

L’espoir se transforme en réassurance quand il sent la main d’insik serrer son épaule. Comme un contact reposant, un toucher qui le guérit de nombreuses craintes. Comme lorsqu’il était jeune, où Insik lui donnait une glace et lui prenait la main pour le soutenir après qu’il se soit fait frapper. Comme lorsqu’au début de l’adolescence, où Insik lui donnait une tape dans le dos pour l’encourager à se rebeller contre ses persécuteurs avec un grand sourire malicieux, ce sourire malicieux qui l’avait tant aidé au travers de sa vie. Aujourd’hui, Insik et lui avaient vieilli, mais les contacts étaient toujours aussi rassurants. Sa présence aussi. Ses mots qui suivent son geste le rassurent aussi. L’assure qu’il ne partira pas, qu’il ne s’envolera pas pour des aventures funestes avec son amante maritime. Le détend à l’estomac. Il acquiesce sans rien dire et le suit rapidement.

Bientôt, il le rattrape, essaie de lui prendre la chaîne pour l’aider à la transporter. Profite de croiser ses grands yeux clairs pour lui transmettre toute sa reconnaissance. « Merci de m’avoir cru. » qu’il dit du bout des lèvres, mais il sait qu’Insik l’entendra quand même. Avant d’avoir pu finir ce qu’il voulait dire, un vertige le frappe de nouveau. Il ferme les yeux, il sait très bien que le vieux pêcheur est en train de se rapprocher à grands pas de son heure funeste. A cause des retrouvailles avec Insik, et sa volonté de le protéger à tout prix, Hyuntaek avait oublié son pressentiment initial.

« Il faut qu’on trouve un moyen de convaincre les autres de ne pas prendre la mer. Je sens qu’au moins une personne risque d’y passer… »

Mais alors que Hyuntaek rouvre les yeux pour regarder son ami, il se rends compte qu’il a une chaîne dans les mains ( celle qu'il voulait l'aider à porter - et que cela ne peut pas être anodin. Il doit avoir une idée en tête, comme il en a toujours.


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Sam 7 Juil - 16:48
oiseau liberté
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c'est le coin de ses lèvres qui vise le ciel, force un sourire sur son visage de marbre aux mots de son ami - l'image d'un corps sans vie accroché à son ancre qui envahit son esprit, détruit cette sérénité étrangère aux notes éphémères s'étant infiltrée dans ses sillons. ses dents attaquent sa lèvre inférieure, le distraient des voyants multicolores qui animent ses synapses,  s'époumonent d'un manque de nicotine - l'âme d'un junkie et le déni d'une mère en deuil. le poids sur son épaule s'allège - le réconfort de cette pression suffocante s'évapore aussi, devient évanescent. un soupir de remerciement échappe les pulpes de hyuntaek, navigue sur l'épiderme d'insik - aucun mot ne ruisselle des siennes, mais le palpitant se resserre, s'illumine à la présence de celui qui lui avait tant manqué maintenant à ses côtés. le gamin s'arrête sur ses pas alors que son ami part dans un monde lui étant complètement inconnu. l'innocence de ses mots, la candeur de son regard à l'idée obscure du destin funeste des pêcheurs du port s'ils ne faisaient rien - le poids du monde sur ses épaules frêles. pauvre enfant au cœur trop grand, trop bon, trop pur pour ce monde d'abus. « y a que des vieux pêcheurs qui utilisent ce port, si la porte est bloquée, ils chercheront pas à aller plus loin. » ses paupières deviennent lourdes sous le poids des gouttes de pluies s'accrochant à ses cils. sa main se gèle au contact du fer oxydé de ce portail de glace - un léger mouvement de la tête accompagné d'un sourire en coin invite son ami à le rejoindre, à laisser derrière eux ce port prêt à s'abandonner aux caprices de l'océan. d'un geste assuré, la chaîne se retrouve de nouveau dans ses mains, se noue autour des barreaux épais - habileté malsaine d'un gamin habitué à enfermer un ivrogne dans sa propre maison. le clic métallique du cadenas effleure ses tympans de sa quiétude tant bienvenue. ses doigts s'entremêlent aux nœuds de cette chaîne-providence. il tire, tente de la briser, essaye de faire éclater cette bouée de sauvetage - seul le bruit d'un combat métallique s'entrelace aux notes salées de ce déluge constant. sa main se glisse dans sa poche arrière, en extirpe un stylo trempé. le plexiglas grince à son ouverture - plainte odieuse d'une activité soudaine. le gamin gribouille quelques mots au dos d'une vieille publicité pour un spa luxueux et l'emprisonne de nouveau derrière sa vitrine. son attention de détourne vers son ami - ses vêtements devenus lourds sous le poids de leur humidité, son regard aux quelques étoiles parsemées dans ses iris par sa bonté et ce chagrin noyé sous des torrents de larmes silencieuses. « t'as petit-déjeuner ? » son menton se lève en direction d'un petit restaurant typique de soupe au riz. « moi j'ai la dalle. si tu me suis je t'invite. » ses perles blanches illuminent son visage, se veulent avenantes et réconfortantes - mais le gamin se pose pleins de questions, se cache derrière un voile de gentillesse pour savoir ce qu'il se passe réellement avec son meilleur ami. « tu pourras même observer le port par la fenêtre pour être sûr que personne ne prenne la mer. allez, on y va. » ses pas sont rapides et assurés, mais son attention se porte derrière lui, sur l'affliction apparente s'acharnant sur le sort de hyuntaek. avoir des réponses, c'est tout ce qu'il cherchait à présent.

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Jeu 12 Juil - 1:16
Oiseau liberté
feat. Na Insik

When tears of depression fall like rain, not even an umbrella could save me // @Na Insik ※※※ Un sourire peut parfois dire bien des choses. Peut transmettre tout type d'émotions. Ils peuvent porter en eux mépris parfois, timidité souvent, et régulièrement, joie. Le sourire d’insik est comme une délivrance pour Hyuntaek. Il a beau le voir souvent, il continue de constituer une source de chaleur dans une tempête de neige, comme une bougie allumée au milieu d’une pièce vide. Et pourtant Hyuntaek sait. Que la bougie est souvent vacillante, qu’elle pourrait menacer de s’éteindre à tout moment, trop malmenée par les vents et marées imposés par la vie. Et si toutes ses certitudes ont été balayées par ces mêmes intempéries, Hyuntaek sait qu’il veut protéger ce sourire vacillant quoi qu’il arrive.

Les mots d’insik le réconfortent. Ils inscrivent en lui cette autre certitude, celle qu’il pourra toujours compter sur son ami. Qu’il a toujours eu cette présence inébranlable à ses côtés. Ce pilier sur lequel il a refusé de se reposer ces dernières semaines. Ce pilier qu’il à abîmé en préférant tomber sur le côté.

Une vague d’émotions le submergent alors qu’il regarde son ami s'affairer avec une facilité presque déconcertante, attacher les chaînes pour barrer le passage. Des émotions mixtes, qui lui reviennent en plein visage, semblables aux trombes d’eau qui frappent son visage et alourdissent son corps entier.

De l’admiration de pouvoir être si habile de ses doigts, de la reconnaissance de l’avoir cru et de ne pas l’avoir laissé sur le seuil de son bateau, rongé de remords. Mais surtout, le remord, le regret. Désolé de l’avoir laissé à la porte, de ne pas lui avoir ouvert ni les portes de son appartement, ni de lui avoir exposé les raisons des affres qui le saisissaient. Car il sait très bien que si son ami reste rassurant et finit par lui proposer de manger et même de l’inviter, il doit se sentir blessé, doit vouloir des réponses.

Hyuntaek fait non de la tête à la question de Insik et le suit. La gratitude qui le saisit devant tant d’attentions à ses besoins et ses peurs ne font que confirmer ses propres regrets et oh combien il se sent honteux de l’avoir laissé sur le banc, de ne pas l’avoir laisse l’aider. A deux, peut être pourraient-ils tirer le radeau de Hyuntaek et le ramener vers la rive.

Lorsqu’ils arrivent enfin dans le restaurant, ils s’installent proche d’une fenêtre ou l’on peut observer le port. Hyuntaek croit les paroles de insik, mais pouvoir surveiller que cela se passe bien de cette manière le rassure tout de même. Et son ami le sait.

En s’asseyant il ébouriffe ses mèches trempées et se reçoit en retour une goutte dans l’œil. Un petit rire s’échappe de sa gorge, faible, mais bien présent. C’est le premier rire qui le secoue depuis qu’il a quitté l’hôpital et ça lui fait presque mal de le sortir. Il est trop habitué aux sanglots.
Il se redresse sur sa chaise et regarde son ami dans les yeux, ce dernier le regardant fixement.

« je vais pas disparaître, je ne compte pas me ré enfermer dans ma chambre et ne plus te répondre, promis. »

Il sait très bien que son ami a des millions de questions à lui poser, des centaines d’interrogations qui veulent refaire surface. Il le regarde avec affection, un sourire flottant sur ses lèvres. Son ami en face de lui est aussi trempé que lui, ses longues mèches dégoulinant dans son cou et sa nuque, ses vêtements lui collant à la peau. Mais il maintient ce sourire adressé à Hyuntaek, ce qui l’encourage à continuer. Il lui doit bien des explications.

Mais avant qu’il puisse ouvrir la bouche pour s’exprimer, le tenant du restaurant arrive pour prendre leur commande et leur prêter des serviettes de bain pour qu’ils puissent se sécher un peu. Il a l’habitude, qu’il dit, de voir des pêcheurs trempés revenir dans son restaurant, c’est pour ça qu’il a toujours ça en réserve.

Hyuntaek le remercie chaudement et passe sa commande, et laisse son ami commander à son tour. Lorsque le propriétaire repart préparer leurs commandes, Hyuntaek se jette à l’eau.

« j’ai quitté l’hôpital. »

C’est la première fois qu’il le dit à quelqu’un, qu’il formule à haute voix cette absence de futur qui le tient à la gorge et le garde éveillé toutes les nuits.

« je… je ne sais vraiment plus quoi faire tu sais. J’ai l’impression qu’a chaque fois qu’on trouve un compromis pour essayer de trouver un sens à tout ça et donner une orientation à mon futur, l’île me ramène à mon sort de la manière la plus brutale qu’il soit. »

Un sanglot qu’il ne peut contrôler - il aurait préféré - vient se loger au creux de sa gorge. Il a l’impression d’étouffer et baisse les yeux vers la serviette de bain posée sur la table. Des gouttes tombent dans celle-ci, des larmes ou des gouttes qui tombent de ses cheveux, il ne saurait pas définir. Etouffé par la formulation de ses maux en mots, l’angoisse le tenaille au ventre, à la gorge, et il n’ose pas redresser les yeux. Il a peur que s’il croise les yeux de son ami, il se mette à pleurer de plus belle.  

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Sam 28 Juil - 17:58
oiseau liberté
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nébuleuse qui lui prend l'estomac, lui retourne les tripes à l'affirmation de son ami qu'il ne comptait plus s'évaporer de son quotidien. un sillon enflammé parcoure son œsophage, se loge dans le fond de sa gorge, l'empêche de parler, lui donne envie de vider toutes les larmes de son corps - et le sourire affaibli et meurtri qui ne quitte pas ses lippes tendues. c'est l'esprit qui court à cent à l'heure, se repasse le film de leur amitié et se remémore toutes ses conneries - se blâme de pas avoir été assez bon, de jamais l'être assez. et le tourbillon infernal prend de son ampleur.

ses yeux sont singulièrement doux quand il le regarde - une douceur dont seul hyuntaek est le destinataire et connaisseur. ses mots l'écorchent à vif, laissent sa peau galvanisée d'une ardeur inconnue - le myocarde lourd d'une tristesse incommensurable. et ses lippes restent fermées, l'incapacité maladive d'un gamin infirme sentimental à réconforter par les mots. sa main se glisse sur la table, vient retrouver celle de hyuntaek. ses doigts s'entremêlent avec les siens, serrent un peu - puis plus. la soudaine pression sur ses phalanges qui vient assagir sa tempête interne. quelques yeux se rivent sur eux, le malaise collectif d'une société arriérée qui s'indigne d'un léger contact physique entre deux êtres masculins. son palpitant s’alourdit à nouveau, se remplit de rage - essaye tant bien que mal de trouver une autre émotion pour remplacer toute cette tristesse. le gamin retire sa main, se retient de lever son majeur en l'air et amène l'ongle de son pouce à la commissure de ses lèvres. le manque de nicotine dans ses synapses qui rappelle cette habitude malsaine au galop. ses yeux dérivent sur la silhouette recroquevillée de son ami. les mots se veulent réconfortants et agréables - ça ruisselle pourtant de haine pour sa personne et de dédain pour cette île maudite. « je suis désolé. » c'est vide de sens, mais c'est tout ce qu'il arrive à sortir. parce que fais comme moi et éloigne toi de cette île maudite jusqu'à en perdre connaissance ne semblait pas comme le meilleur conseil à donner à une âme en peine. « tu peux toujours faire autre chose. changer de voie. t'échapper en mer avec moi si l'envie te prend un jour. » le teint se rosit et le regard se glace - fissure sentimentale resplendissant de tout son éclat et le gamin forcé de faire trois pas en arrière. le nez se retrousse, les doigts se baladent sur le bois poncé, la vision devient floue et l'encéphale vocifère sa carence en nicotine. le gamin plonge sa main droite dans sa poche, feint un sourire, se lève trop vite - tente tant bien que mal de se cacher face à la seule personne consciente de son tourment. « je vais vite fumer avant que le plat arrive. deux minutes. » son index et son majeur viennent se joindre à son sourire fallacieux. la porte s'ouvre au tintement cristallin d'une petite cloche accrochée à son sommet.

l'air frais frigorifie ses membres - douleur physique qui éclipse son tourbillon intime. un fin cylindre blanc vient se glisser entre ses pulpes bleutées. la flamme se rapproche dangereusement de son pouce droit, hâle son épiderme - tâche brune trop souvent présente. le gamin inspire, longtemps - et la fumée grisâtre descend dans ses poumons, embrase leurs parois, le détruit de l'intérieur. douce délivrance d'une amante vengeresse. inspire. expire. ad nauseam. et le cylindre s'évanouit en une pluie de cendres funestes.

l'esprit est calme, apaisé par quelques molécules chimiques devenues maîtresses d'une âme à la dérive. deux bols en céramique noirs sont posés face à face, une vapeur à la fragrance délicieuse s'en échappent encore. le gamin se rassoit en face de son ami, essaye de déchiffrer l'expression sur son visage - réaction infime qui lui semble inconnue et le pincement au cœur qui vient lui confirmer ses suspicions. « est-ce que je peux te demander pourquoi? » son ton est redevenu délicat - son maelstrom émotionnel a temporairement changé de trajectoire. « pourquoi t'as décidé de quitter l'hôpital? » d'une petite boîte en bois posée en bout de table, insik sort deux paires de baguettes et deux cuillères, servant hyuntaek en premier. son estomac se contracte, mais le gamin patiente parce qu'il sait très bien - il sait très bien que la réponse de son ami pourrait lui couper tout de suite l'appétit.

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Jeu 16 Aoû - 0:44
Oiseau liberté
feat. Na Insik

When tears of depression fall like rain, not even an umbrella could save me // @Na Insik ※※※ Les larmes, libérées par le pouvoir des mots, coulent. Une par une, roulent contre les joues du jeune homme, et trempent silencieusement ses joues, retraçant le sillon des gouttes de pluies à peine séchées. Les mots peuvent parfois soulager lorsqu’on les dit à haute voix, car ils permettent d’exprimer les maux, partager les troubles et peut-être, réussir à les chasser. Mais affirmer à voix haute des choses, c’est aussi s’abandonner, se dire qu’il n’y a plus d’autres échappatoires. Se condamner à ces vérités, à ces faits qui deviennent des craintes affirmées, augmentées, existant par elles-mêmes dans le silence d’une conversation. Les sanglots qui se bloquent dans sa gorge finissent par éclater, presque silencieusement, lui lacérant la gorge et lui coupant la respiration. Il se sent repartir dans ce tourbillon noir, le gouffre qui ne cesse de l’avaler depuis plusieurs semaines, celui qui le laisse indécis sur tout, inerte pendant plusieurs heures, sans capacité de déceler le temps qui s’écoule ou de garder une emprise avec la réalité. Recroquevillé sur lui-même, renfermé dans son propre trou qu’il creuse chaque jour. Comme noyé par ses propres propos, il n’arrive plus à s’empêcher ses larmes de s’arrêter, comme à chaque fois qu’il est pris d’une crise de larmes. Elles coulent, roulent, échouent dans le tissu de la serviette, déjà trempé par la pluie et les larmes. Le souffle court, les yeux rougis par les pleurs, le cœur lourd et l’esprit simplement dominé par la honte de pleurer en public, il se sent étouffé.

C’est le contact des doigts de son ami avec sa main qui lui donne une nouvelle bouffée d’air. Une pression, une emprise sur une main laissée à l’abandon qui lui rappelle qu’il n’est pas seul. Comme une main lui venant en aide pour le sortir de ce tourbillon, de ce gouffre, de ce puit dans lequel il peut s’échouer des heures durant. Une main, une présence salvatrice. Rassurante. Hyuntaek retourne sa propre main pour attraper et serrer doucement la main d’Insik. Même si le contact est rapidement rompu – et sans même lever la tête, Hyuntaek sait exactement pourquoi, car il sent sur lui tous ces regards. Est-ce pour leur contact ? Est-ce pour ses pleurs ? Il ne saurait définir – la voix qui la remplace se veut tout aussi réconfortante. « Tu m’emmènerais sur ton bateau ? » il réussit à murmurer, ne levant pour autant pas la tête. Il ne remarque pas donc le trouble de son ami. « Si on pouvait partir loin de tout, ça serait plus que suffisant pour vivre une vie heureuse. »

Il sait qu’il ne devrait pas dire ça, que son ami aimerait fuir l’île tout autant que lui, mais il ne peut s’empêcher de le penser sincèrement. S’il pouvait prendre la mer avec son ami et rester seulement entre eux, peut-être se sentirait-il mieux, loin de ses doutes, loin de ses angoisses. Son ami était un peu comme une partie de lui-même avec qui il se sentait toujours à l’aise, et rassuré. Ses pensées sont interrompues par le trouble de son ami qui commence à tapoter sur la table. Hyuntaek relève les yeux, toise le visage de son ami. Y décèle la fracture émotionnelle qui revient souvent, mais n’esquisse aucun geste. Il sait qu’il a besoin de sa cigarette. Qu’il a besoin de faire une pause et de reprendre ses esprits par lui-même. Alors il le regarde juste s’éloigner et s’abriter sous l’auvent du restaurant pour inhaler sa drogue salvatrice.

Il se redresse. Se ressaisit. Il ne devrait pas se laisser aller comme ça. Il ravale les derniers sanglots qui sont restés bloqués dans sa gorge. S’empresse d’essuyer les dernières larmes qui coulent encore le long de son visage comme pour effacer toute envie de craquer encore. C’est juste à temps qu’il parvient à effacer les sillons d’eau salée séchée le long de sa mâchoire ;  le tenant du restaurant revient pour passer leur repas à leurs places. Il le remercie d’une voix un peu faiblarde, mais qu’il pousse assez fort pour qu’on l’entende. Les regards sont toujours braqués sur lui mais il les ignore, reporte son attention sur l’extérieur, pour vérifier qu’aucun pêcheur ne se décide à prendre la mer. Mais Hyuntaek sait, au fond de lui, que la personne pour laquelle il avait eu des pressentiments est déjà sauvée. Plus rien ne frappait son estomac, plus rien ne le faisait se sentir mal à l’aise, à part sa propre souffrance et son incapacité à trouver des réponses à ses questionnements multiples.

Son ami le rejoint de nouveau, se rassoit en face de lui. Il le fixe avec un sourire, minime certes, mais bien là. Il est profondément reconnaissant de sa présence, et espère pouvoir lui transmettre ce sentiment. Même s’il se sent toujours alourdi par un cœur débordant de tristesse et de mal-être, Insik reste sa lueur dans les moments les plus sombres. Il le laisse lui poser les questions à propos de l’hôpital, mais il baisse les yeux, regardant la fumée s’échapper de son plat. Laisse quelques secondes passer après les questions de son ami, rassemble ses esprits et relève le visage. « On devrait manger pendant que c’est chaud, non ? » Il essaie de trouver une excuse – autre que la vraie, la certitude qu’il a qu’Insik n’aura plus envie de manger après qu’il lui raconte ce qui lui est arrivé. Il hésite pendant quelques secondes avant de lui adresser son plus grand sourire, teinté d’une certaine tristesse qu’il n’arrive pas à dissimuler. « Vu comme on est trempé, on risque de tomber malade si on ne se réchauffe pas avec une bonne soupe chaude. ». Lui, ce n’est pas très grave. Qu’il soit malade ou non, ça revient au même, il n’a personne vers qui courir, il n’a personne à aller soigner. Il n’a rien à faire d’autre que regagner son lit et ressasser les mêmes cauchemars, les mêmes questions encore et encore. Sombrer dans ses idées noires, qu’il soit malade ou non, c’était du pareil au même. Mais Insik, lui avait besoin de se lever et d’aller pêcher pour gagner sa vie. Alors il ne voulait pas qu’il soit malade. L’idée même qu’il le soit juste à cause de lui le rendait fou de colère envers lui-même.

Hyuntaek, il se saisit de ses couverts et commence à manger, se brûlant presque le palais dans la précipitation, préférant laisser un temps de récupération à son ami. Ne pas le priver d’une collation dont il a besoin. L’empêcher de se nourrir essentiellement des cendres de ses pensées, éparpillées dans les cigarettes qu’il consomme à longueur de journée. Il avale des cuillerées de soupe, attrape le riz pour l’engloutir comme il peut. C’est comme ravaler ses larmes, c’est difficile au départ, ça brûle et ça écorche la gorge. Mais au bout d’un moment, on ne sent plus la douleur tellement on s’est habitué. Avec la nourriture qui descends dans son corps, un certain sentiment d’aise finit par reprendre le dessus. L’impression de se sentir vivant, d’une certaine manière.

Il attend que son ami ai mangé une bonne partie de sa soupe avant de poser ses propres baguettes sur la table. Un silence de quelques secondes, il prend sa respiration, récupère ses esprits. Essaie de se détacher le plus possible de ce qu’il va dire pour s’empêcher de se remettre à pleurer lamentablement comme quelques secondes auparavant.
« Tu te souviens de ces crises de vertige que j’ai quand … je ressens certaines choses ? ». On ne sait jamais, des oreilles pourraient traîner et ils ne sont pas censés parler de leur pouvoir en public. Il sait qu’il comprendra. « Les crises étaient très fortes ces derniers temps, quelquefois je perdais connaissance pendant quelques secondes, quelques minutes. » Il fait une pause, regarde son repas puis, pris d’un élan de courage relève les yeux pour fixer le regard de son ami. « Tu sais un peu comme quand on part d’ici un peu trop longtemps. Qu’on s’éloigne un peu trop. » Il sait que son ami connait ce sentiment.
« Je pense qu’il y avait trop de choses à ressentir, que je n’arrivais à rien contrôler, et que je n’arrivais même pas… à utiliser ces avertissements. » le ton de sa voix se fait plus rauque, le volume plus bas. C’est la honte de ne pas avoir réussi à sauver toutes ces vies, tous ces évènements qu’il aurait pu prévoir grâce à ses pressentiments. Si seulement il savait mieux contrôler son pouvoir. Si seulement il n’était pas aussi faible. « Du coup, un jour où y’a eu toute une arrivée de blessés suite à un carambolage sur une des routes du sud, j’ai fait un malaise. ».

Un silence s’installe. Il ne sait pas s’il doit finir sa phrase, s’il doit tout dire à Insik. Mais il finit par soupirer et achever son récit. Il a le droit de savoir, ce n’est pas comme si Insik était un étranger. « Quand je me suis réveillé, deux jours plus tard, j’étais dans un lit d’hôpital et je me sentais comme si on m’avait roulé dessus avec un camion, plusieurs fois. Je suis parti en douce et je suis resté chez moi depuis. »

S'attacher aux faits. Ne pas penser à ce qu'ils impliquent. Enfouir sa tête sous terre et prier pour que ça passe, une habitude qu'il faudrait qu'il perde.

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