time to face reality

Les prunelles baissées, Dean la contemplait, cette fleur. Elle était petite, mais belle. D'un violet agréable, et doux. C'était comme si elle lui parlait en cet instant. Comme si elle lui récitait un poème, et Dean l'appréciait, il l'écoutait. Elle chantait, fredonnait, au rythme incertain et muet. Et Dean la regardait, la détaillait et souriait. Il ne savait plus son nom, par contre. Ni son origine ou tout ce qui pouvait la concerner – et le concerner aussi. C'était son métier, de s'occuper d'elle, pourtant il n'avait rien retenu sur elle. Sur elle, ou sur toutes les autres qui l'entouraient en ce moment d'ailleurs. Il redressa le visage, un soupir au bord des lèvres, et sa tête bascula en arrière dans un son plaintif. Pourtant, il avait écouté ce que son patron. Il écoutait ce que les clients disaient. Mais c'était comme si son cerveau refusait de garder les informations. Ca l'agaçait autant que ça le désespérait. Ca faisait son charme dans cette boutique d'après certain.e.s. Et lui se comparait juste à un poisson hors de son bocal. Il aurait été mieux dans un magasin sur les bandes dessinées, par exemple. Il aurait su s'y repérer. Il aurait pu discuter avec les clients et surtout il aurait su de quoi ils parlaient.
La porte s'ouvrit, le fameux petit « ding dong » résonnant dans la pièce, le faisant directement relever la tête, un sourire aux lèvres. La même question : comment puis-je vous aider ? La même réponse : un nom de fleurs qui ne lui disait absolument rien. En plus il était seul aujourd'hui, personne pour lui souffler à l'oreille de quelles plantes il s'agissait. Personne pour lui montrer. Juste lui et son manque de connaissances. Mais c'était pas grave, il avait l'habitude, les clients qui passaient la porte aussi.
La seule chose qui le motivait aujourd'hui était de savoir qu'il allait retrouver Ki Hyun plus tard. Ca lui donnait envie de faire passer le temps, de travailler plus sérieusement.

Il le retrouva en fin d'après-midi, Ki Hyun. Les mains dans les poches, le regard rivé sur le ciel, Dean décortiquait le ciel, comme s'il était capable d'en soulever une couche après l'autre. Il détaillait les nuages, ce bleu, les oiseaux. Il détaillait cette liberté si haute. Trop haute.
Il baissa le visage, grimaçant en se massant la nuque – quelle idée de regarder le ciel aussi longtemps... et cligna des paupières, comme ébloui. Il inspecta les alentours, plissant les yeux quand une silhouette familière apparut dans son champ de vision. Un sourire étira directement ses lèvres. « Salut. Euh.. », il l'observa, l'air incertain. Ca faisait longtemps qu'il était là ? Il leva le poignet pour jeter un coup d’œil à une montre qui n'était même pas là. « Je crois pas », il haussa les épaules dans une petite moue perplexe. Il allait songer à s'acheter une montre. Un jour.
Ils avancèrent directement, pas besoin de rester une heure devant le magasin – même si Dean en aurait été largement capable. Il lançait quelques regards en direction de son ami, et s'assura en même temps d'être sur la bonne route – parce qu'il s'était trompé, une fois, en se perdant un peu trop dans le décor. « Ca allait. Un client m'a parlé d'une fleur et il l'a trouvé pour moi », il rit quelque peu, « Enfin pour lui. Enfin il a trouvé avant moi... t'as compris », il se pinça les lèvres dans une frimousse boudeuse. « Elle était jolie », qu'il dit, tout sourire. Il avait déjà oublié le nom aussi mais elle était jolie. « Et toi ? Ca allait ? », qu'il le questionna en retour, « Est-ce qu'un client t'a donné du mal aussi ? », il rit discrètement, cognant son épaule dans celle de son ami, juste pour l'embêter. « Tu vas bien ? », ne put-il s'empêcher de demander après quelques secondes. « T'as l'air nerveux. Il s'est passé un truc ? », il le fixa, la moue soucieuse. Et pour une fois, il ne fut pas déconcentré par le chien qui passait sur le trottoir d'en face, toute son attention était exclusivement posée sur Ki Hyun.

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Il cligna finement des paupières, la tête basculée sur le côté avant de sourire dans un rapide mouvement de tête. « De commentaires ? », il le regarda un instant avant de plisser le nez dans une grimace enfantine. Qu'est-ce qu'il avait dit, encore, pour que Ki Hyun se retienne de ne pas commenter ? C'était à cause de la montre qu'il n'avait pas ? « Je sais, je dois acheter une montre », qu'il lui dit en désignant son poignet.
Les joues un soupçon rosies, il rit de bon cœur et secoua vivement le visage, totalement amusé. « Moi aussi », qu'il commenta, riant à nouveau mais plus discrètement, les épaules secouées. Comment oublier leur rencontre ? En y repensant, Dean avait tellement honte... Cela dit, s'il venait au magasin, Ki Hyun remarquerait que le fleuriste était toujours aussi nul – et il en rougit brusquement, se pinçant les lèvres en supposant qu'il devait décevoir son ami. Non ? Un faible souffle soulagé le quitta, et il offrit une douce esquisse à Ki Hyun. Il ne commenta pas ensuite, se contentant de regarder son ami, le regard brillant et l'esquisse large, la moue captivée. Oui, toutes les fleurs étaient belles – et c'était pas faute d'avoir essayé de retenir leurs noms, vraiment.

« Ah bon », qu'il dit, comme un gamin déçu que son jouet favori ne soit plus disponible. « Je pensais qu'il se passait des trucs pourtant. Comme... », il leva le regard vers le ciel un instant. Oui, comme quoi Dean ? Un éléphant qui déboulait pour demander un cappuccino ? « Je sais pas trop, en fait », il se frotta l'arrière de la nuque, penaud, la moue désolée et quelque peu timide. Les iris totalement fixées, il ne détourna pas le regard un instant, plissant à peine les yeux alors qu'il ne cessait d'inspecter la moue de son ami. « Parce que tu as l'air nerveux », comptez sur Dean pour étaler la logique à vos pieds. Il lui lança un air peu convaincu, le fixant encore un instant, avant de garder le silence et de ne pas en demander plus. Si Ki Hyun voulait lui expliquer, il le ferait, il n'allait pas le forcer – et puis, Dean n'était pas sûr, c'était peut-être lui qui s'inventait des choses.
Il acquiesça à la proposition de son ami, se contentant de lâcher un faible rire alors qu'ils avançaient. De toute manière, les placards étaient là pour être vidés pas vrai ? Mais si Ki Hyun voulait d'abord acheter quelques trucs, il n'allait pas dire non.
Il resta à l'avant de la boutique, le regard perdu sur la photo d'un chien qui essayait de vendre un téléphone portable – c'était plutôt mignon. Quand il se tourna, Ki Hyun n'était plus là, et Dean resta sagement à l'extérieur pour l'attendre.

Et ce fut par pure politesse qu'il répondit brièvement à la jeune femme face à lui. Il comprenait bien ce qu'elle faisait. Hors ça ne lui plaisait pas trop, à Dean. Il était de plus en plus mal à l'aise et totalement embarrassé, incapable de la renvoyer parce que ce n'était pas du tout son genre. Il jouait nerveusement avec les manches de son pull et se mordait la lèvre à intervalles irréguliers.
Un léger sursaut le fit légèrement avancer avant qu'il ne tourne la tête vers Ki Hyun, un sourire soulagé directement plaqué aux lèvres. Sans attendre, ses doigts s'agrippèrent à son bras. Il jeta un regard à la jeune femme, qui continua à lui parler en ayant à nouveau son attention. Il se racla la gorge, comme pour tenter de parler, les lèvres finement ouvertes avant de les refermer. Il envoya un regard désolé à son ami, ses doigts exerçant une douce pression sur son avant-bras. Il se pencha soudainement vers lui, « Je sais plus si j'ai fermé à clé ou pas en partant... », avoua-t-il, le rouge aux joues, l'air embêté. Un peu comme un gamin qui était en train d'avouer une bêtise. « Non je me souviens », qu'il reprit, le visage vers Ki Hyun, « C'était avant-hier que j'avais oublié », articula-t-il, le ton soulagé – c'était pas plus rassurant cela dit... « On peut y aller du coup », et il était content, le Dean, le coin des lèvres levé, la mine détendue, comme s'il n'avait pas du tout oublié la jeune femme – spoiler alert : il l'avait totalement oubliée.

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Arquant faiblement un sourcil, il mima un air perplexe, fixant Ki Hyun un instant, un peu en manque de mots. Un peu en manque de simple logique tout court. Il parlait de quoi, alors, si ce n'était pas de la montre ? Il se pinça les lèvres, les prunelles toujours posées sur son vis-à-vis, de plus en plus perplexe. Qu'avait-il dit pour que Ki Hyun ait envie de commenter ? Ses iris se levèrent un instant, sa frimousse devenant plus concentrée. Il finit par hausser discrètement les épaules, ne trouvant rien qu'il avait dit. Surtout qu'il n'avait pas dit grand chose. Peut-être quelque chose qu'il avait fait ? Qu'avait-il fait ? Observant brièvement les alentours, il pointa bêtement son index sur le sol. C'était parce qu'il n'attendait pas au bon endroit ? A ce stade-là, il ne savait plus, Dean. Remontant son index, il se contenta de sourire, préférant le silence à des mots qui pouvaient le faire paraître plus idiot qu'il ne l'était.
« Mais il se passe quand même des trucs, non ? », le questionna-t-il, le visage basculé. « Genre... des clients bizarres ou des demandes bizarres ou bien les deux », qu'il supposa dans un mouvement d'épaules. C'était à se demander comment Dean imaginer la chose. Comment voyait-il le métier de son ami, exactement ? « Je lis parfois des témoignages sur le net. Certains employés de Starbucks vivent des trucs fous. J'ai plus d'exemples par contre », il rit quelque peu, tentant de se souvenir d'une histoire qu'il avait lue – en vain. Il essayerait de retrouver tout ça et d'en faire part à son camarade. S'il y pensait. « Ah bon », souffla-t-il en le fixant, les sourcils quelque peu haussés tandis qu'il était attentif au moindre de ses mouvements et à la moindre de ses expressions. Il plissa quelque peu les yeux dans une frimousse suspicieuse, gonflant à peine les joues, avant de détourner son regard dans un autre geste des épaules. « Si tu le dis », articula-t-il en lui lançant un regard inquiet malgré tout. Il n'allait pas forcer Ki Hyun à parler, de toute façon. Il pouvait attendre jusqu'à ce qu'il ait envie d'en parler. Il se promettait d'être là pour lui, pour l'écouter et le conseiller s'il en avait besoin.

S'arrêtant pour faire quelques courses, Dean patienta dehors. La compagnie vint un peu trop rapidement à lui. La jeune femme n'était pas méchante ni impolie... juste un peu trop persistante, s'il pouvait dire les choses ainsi. Ca le mettait mal à l'aise et il ne savait pas vraiment quoi répondre ni quoi faire pour la faire partir. Pas qu'il n'appréciait pas sa présence mais qu'il aurait préféré que la rencontre se passe différemment – ou que la rencontre ne se fasse pas du tout même mais détail. S'accrochant naturellement à Ki Hyun quand il refit son apparition, Dean y voyait sa solution... mais aussi une autre question. Il hocha vivement la tête, affreusement inquiet, presque stressé à l'idée d'avoir oublié de fermer à clé. Se reculant à peine, il observa Ki Hyun, une moue boudeuse parfaitement étirée sur ses traits. Il plissa le nez et gonfla les joues, non sans lui tirer la langue avant juste pour la forme. « Je peux pas mettre le feu à ma cuisine », le jury débattait. « Et... attends un pari sur quoi ? » Ca voulait dire quoi, exactement ? « Quoi ? Qui ? », interrogea-t-il son ami, clignant doucement des paupières alors qu'il le fixait, penaud. Il parlait de quoi, Ki Hyun ? « J'aurais pas dit jolie... », grimaça-t-il doucement en haussant les épaules. « Ca reste une cuisine quoi », il se frotta distraitement la joue, et jeta un bref regard en arrière. Il resta ainsi quelques secondes. Peut-être quelques unes de trop. Le temps que l'ampoule ne s'allume, en gros. « Ah tu parlais de la femme ? », bravo Dean, un point. « Disons qu'elle était juste un peu trop... », il fit quelques gestes avec ses mains comme si cela voulait dire quelque chose. « Trop persistante ? Trop trop », il lui offrit une légère moue perturbée, ne trouvant pas le bon mot pour décrire ce qu'il voulait dire. « Tu la trouvais jolie ? », qu'il lui demanda après quelques secondes de silence, ses doigts se retrouvant à nouveau autour de son bras. Ses prunelles restaient fixes alors qu'il ouvrait la porte de son immeuble. « Tu veux faire demi-tour et retourner la voir ? », il se mordit distraitement la lèvre inférieure, avant de s'engager dans les escaliers, montant tranquillement... « Eh mais attends... », arrivé devant la porte, il se tourna vers lui, les sourcils levé, l'air totalement surpris. « Ca veut dire que tu penses que je peux mettre le feu à ma cuisine ?? », dit-il en poussant la porte afin qu'elle s'ouvre – la seconde ampoule venait de s'allumer.

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Hochant doucement la tête aux mots de Ki Hyun, il y réfléchit un instant, les lèvres pincées, l'air finement concentré. Ca le perturbait, tout de même. Comment ne plus voir les clients étranges ? Cela paraissait presque illogique. Dean ne pouvait pas les louper, les clients bizarres – cela dit, il en voyait certainement beaucoup moins... « Oui », commenta-t-il simplement dans un rire parce que c'était ce qu'il venait de se dire, et ça l'amusait. Dans la boutique, Dean croisait généralement des personnages âgées, et elles étaient loin d'être étranges. Du moins, pas au point qu'il note chez elles un comportement vraiment suspect. Il voyait parfois des employés franchir les portes, et ceux-ci voulaient simplement des fleurs pour leur femme ou leur petite-amie. Rien de bien alarmant non plus. Il se souvenait de ce petit garçon qui avait voulu offrir des fleurs à sa mère. Ca avait été attendrissant et rafraîchissant.
Ce qui le perturbait, aussi, c'était le comportement de Ki Hyun. Il semblait un peu ailleurs, un peu nerveux. Le fleuriste ne savait pas pourquoi et il n'insisterait pas. Si Ki Hyun ne voulait pas parler, il n'allait pas le forcer. Il finirait déjà par lui dire... non ? Il essayait de s'en convaincre et de se rassurer par la même occasion, restant tout de même dubitatif.

Ils s'arrêtèrent ensuite devant un petit magasin, et Dean étant Dean il eut du mal à suivre, patientant simplement à l'extérieur mais attirant vers lui une jeune femme. Et ça le mettait vraiment mal à l'aise. Ce fut par pur instinct qu'il s'accrocha au bras de Ki Hyun quand ce dernier revint. « Je peux pas oublier quelque chose sur le feu », qu'il rétorqua directement, clignant doucement des paupières comme s'il tentait de raccorder ses neurones. Il plissa légèrement le nez en imaginant la scène, avant de grimacer. Il gonfla les joues dans une frimousse boudeuse... Il pourrait peut-être laisser le feu allumé... Peut-être ! « Comment tu peux être sûr de gagner ? », il fronça les sourcils. « Je pourrais gagner », et il était presque sûr de lui, Dean. Presque, parce qu'il ne savait vraiment pas sur quoi le pari se tenait.
« Bah... », et il agita rapidement les mains devant lui. « Elle peut l'être. Avec les portes des placards et les tiroirs et les meubles mal placés », les absents avaient toujours tort, la cuisine n'était pas là, il avait donc raison. Ce n'était pas lui qui se débrouillait mal mais bien la cuisine qui était embêtante – c'était une façon subtile d'avouer qu'il avait quelques soucis de concentration et qu'il pouvait être maladroit. Parfois. Il fixa tout de même Ki Hyun avec un air de gamin mécontent parce qu'il avait ri. « Ah oui ? », fit-il, curieux, le visage basculé sur le côté. « J'en accorde pas trop non plus », susurra-t-il lentement, le regard levé dans une mine songeuse. S'arrêtant un peu après Ki Hyun, il le contempla un instant, avant d'adopter une sorte de moue mi-boudeuse mi-incertaine. « T'es sûr ? Tu dis pas juste ça pour me faire plaisir hein ? », il baissa quelque peu le regard et se pinça les lèvres. Il y avait encore moyen de faire demi-tour et de la retrouver s'il le voulait. Il n'avait pas besoin de se forcer.

Observant l'espace vide dans lequel se trouvait Ki Hyun quelques secondes plus tôt, il fronça les sourcils et releva la tête vers son appartement, y entrant à son tour. « T'as pas répondu à la question », chouina-t-il doucement. « Tu penses vraiment que je peux mettre le feu à ma cuisine ? », qu'il lui demanda en retirant ses chaussures. « J'ai pas encore oublié de plats sur le feu » et il avançait dans son appartement, indiquant le salon à son invité avant de faire un rapide demi-tour pour aller fermer la porte. Il revint au salon, gêné, les pommettes un peu rosies. « Tu voulais manger du coup ? », et là c'était un peu lui qui évitait tout en fait. « Tu veux boire quelque chose aussi ? Tu veux manger quoi ? », il regarda Ki Hyun un instant et lui offrit un petit air désolé. « Je sais plus du tout ce que tu as acheté désolé... », avoua-t-il en se tortillant les doigts.

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Une sorte d'air indigné marqua les traits de son visage alors qu'il baissait les épaules, observant ensuite Kihyun dans un faux air boudeur digne d'un grand gamin d'au moins cinq ans. Comment ça ? Que voulait-dire par là ? Il n'était pas tête en l'air à ce point quand même... Si ? Non. Basculant le visage sur le côté, son nez se plissa dans une moue sceptique, son jury intérieur se consultant pour pouvoir tenter de répondre à la question. Et vue la grimace qui naquit sur sa frimousse, la réponse ne lui convenait pas vraiment. « Oui ben... », qu'il commença, avant de se pincer les lèvres et de gonfler les joues. Okay, là, maintenant, il n'avait pas d'arguments, mais ça viendra ! Il agita vaguement les mains dans un son insatisfait ressemblant de près comme de loin à un chouinement enfantin.
« Eh baaaaah... », articula-t-il grandement, le regard vers le ciel comme si la réponse était là quelque part. « Tu le sais pas avant d'acheter la cuisine. Ils le notent pas sur le descriptif », oh il était content de son argument là le fleuriste et il souriait, le fleuriste. « Tu peux pas le savoir en avance. Après, oui, si tu le sais avant, c'est idiot de te mettre des obstacles sur le passage », il haussa les épaules, satisfait malgré tout. Il y avait des gens étranges sur cette planète – Dean y compris.

« Ah oui ? », fit-il, quelque peu amusé, un léger rire vibrant dans le fond de sa gorge. « Je prends ça comme un compliment », lâcha-t-il, riant un peu plus fort. « Je ne comprends pas les gens qui s'intéressent qu'à ça », son air redevint sérieux, le regard perdu dans le vide. « C'est idiot de s'arrêter là-dessus », commenta-t-il dans une sorte de chuchotement, avant de hausser les épaules. « Mais les gens sont bizarres, et trop superficiels. Je suppose que c'est la société qui veut ça ? », il grimaça un instant, cette logique illogique lui échappant totalement.
Une esquisse discrète apparut sur ses lèvres, ses pommettes prenant une teinte un peu rosie au fur et à mesure que Kihyun parlait. Ca lui faisait plaisir d'entendre ça. C'était même très agréable à entendre, que quelqu'un préfère passer du temps avec lui plutôt qu'avec quelqu'un d'autre. Relevant le visage grâce au doigt sous son menton, il dirigea automatiquement ses prunelles vers son ami. Il l'observa un instant, le visage neutre, avant de lui offrir un large sourire, accompagné d'un faible rire. « D'accord », il hocha le visage à plusieurs reprises, gardant son sourire... avant de le perdre dans un « Maaaaaaais... » plaintif, un doigt accusateur pointé vers Kihyun. Il gonfla les joues, boudeur, une fois de retour dans le salon après avoir fermé la porte. Tournant le visage, comme pour montrer à Kihyun qu'il boudait, il alla s'asseoir. Mais bon, il boudait pas longtemps Dean.. à se demander pourquoi il boudait à la base. La mine intéressée, il le regarda faire, contemplant ensuite le fameux dilemme. « Soda pour commencer », choisit-il joyeusement, un sourire à nouveau aux lèvres. « Tu veux juste manger ça ou tu veux que je te prépare un truc ? », le questionna-t-il en désignant les biscuits. « Promis je ferai rien cramer », il leva les mains, innocent, un rire au bord des lèvres. « Ou alors si t'as vraiment trop peur, on peut commander quelque chose... », qu'il lui proposa dans une mine déjà boudeuse. Un gamin, Dean était un gamin. Il fronça quelque peu les sourcils ensuite, pensif. « J'ai bien fermé la porte hein ? », mais promis, il ne ferait rien cramer s'il se mettait à cuisiner. « J'ai comme un doute... », il se mordit la lèvre avant de se lever pour aller vérifier. « Jamais deux sans trois comme on dit », dit-il en revenant, et il offrit un air perplexe à son ami parce que, franchement, lui-même ne voyait pas le rapport... mais il devait bien y en avoir un, quelque part, vite fait.