the sight of the little madeleine had recalled nothing to my mind before i tasted it... and suddenly the memory revealed itself.
–  marcel proust

c'est bien beau de passer des nuits blanches à contempler le ciel étoilé immense et dense. mais, comme le dit si bien l'expression : l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. et le poids de l'avenir, couplé à la fatigue, n'est comme qui dirait pas sa tasse de thé. ça s'amuse, ça s'amuse, mais, ça n'assume pas. dain doit en être à son troisième café, histoire de tenir éveillée. taeah la taquinant à chaque nouvelle gorgée : "arrête, tu vas passer ton service aux wc." un petit haussement d'épaule accompagné d'un ricanement : "tant mieux, ça m'fera moins travailler."

il est encore tôt pour parler de retour à la maison, mais, la blonde ne désire que ça. souffler. d'autant plus qu'il semblerait qu'elle ait attrapé froid, alors qu'elle traînait dans le noir. un peu de repos, posée devant une série, ça ne lui ferait pas de mal. pas de mal du tout même. elle pourrait proposer une soirée film et pizza à un ami, à l'improviste, comme elle le fait à chaque fois ? c'est une idée à méditer. demander à kyo, ça pourrait être sympa. la nippone à besoin de se vider la tête et la coréenne, elle, est toujours ravie d'être en sa présence. parfait, non ? dain lui enverra un sms en quittant du boulot, pour savoir si elle est dispo. et, sinon, rien de bien grave. ça lui fera plus de pizza pour elle et plus de place dans le sofa.

zigzagant dans les allées, la vendeuse surveille et se met à disposition du client, en cas de nécessité. des palpitations viennent soudainement lui chatouiller le nez. elle aurait préféré se retenir et faire preuve de professionnalisme, mais, l'éternuement lui échappe. toujours de cette manière bien singulière. reniflant légèrement après avoir violemment basculé la tête en avant, dain soupire. classe, zéro. distinction, zéro. rhume à cause de ses contemplations nocturnes, optimal. ah... 'chier.

se craquant la nuque et recoiffant comme si elle n'avait pas éternué avec la classe d'un éléphant cinq secondes auparavant, dain sort un mouchoir et se désencombre le nez. ça sent la fin de semaine dans un plaid, devant netflix, complètement courbaturée.

sans perdre de temps, elle retourne à ses activités. en rentrant, elle demandera à sa grand-mère de lui concocter l'une de ses tisanes dont elle a le secret. ça n'a rien de médical, mais, qu'est-ce que ça fait du bien. avec une cuillère de miel en prime, rien de tel contre un petit coup de froid.

alors que la blonde aux cheveux courts travaille, une voix l'interpelle. mais, pas comme un client lambda le ferait. aucun "excusez-moi ?". aucun "madame ?". non. au lieu de ça, son prénom. et cela la fait tiquer. elle ne reconnaît absolument pas la voix, alors, qui, sur cette île, connaît son prénom alors qu'elle n'y ait que depuis quelques mois ?

arquant un sourcil, trahison de sa curiosité, dain se retourne en direction de la jeune femme l'ayant appelé. hm... oui ? plissant légèrement les yeux, l'employée détaille l'inconnue de haut en bas et de bas en haut, espérant trouver un quelconque nom à mettre sur la silhouette. en vain. ... on s'connaît ?