Je n’aurais jamais imaginé que je vivrais un parfait bonheur dû à un mariage arrangé. Lorsque j’étais adolescente, je croyais être malheureuse et être brimée de ma liberté. Je ne regrette absolument rien de choix qu’on m’a dicté quand j’étais jeune et rebelle. Assise sur la chaise tout en regardant Sehan et Si Yeon, la vie ne peut pas être aussi parfaite qu’en ce moment. L’homme que j’ai connu étant enfant se considère à être l’homme de ma vie, celui que j’ai épousé volontiers même si cela a été arrangé par nos parents. Malgré que nous puissions être des personnes absorbées par le travail, nous arrivions à avoir des moments intimes quoi de plus bouillonnant les uns que les autres même si nous avions des horaires qui divergent de l’autre. Je n’ai jamais été aussi heureuse même en ayant eu le stresse quand je lui ai annoncé clairement que j’étais enceinte. Une certaine peur était imprégnée en moi puisque je croyais qu’il ne l’aurait pas voulu. Toutefois il s’est rattrapé plus que jamais. Un mec formidable qui m’a surpris, qui m’a fait tomber de nombreuses fois amoureuses de lui et encore aujourd’hui. Toutes ses attentions, ses affections qu’il m’offre et vice versa. Je ne peux pas être plus que choyée qu’en ce moment et en compagnie de notre petite fille aussi espiègle que son père, puis du prochain. Comment ne pas tomber sous le charme de cette famille ? Comment ne pas adorer et fondre d’amour de cette famille ? Je suis heureuse. Certes, dans les couples cela arrivent qu’on puisse avoir des hauts et des bas, le policier et moi, on en a eu. Bien souvent quand la guerre fait rage entre nous, c’est bien souvent lui qui secoue le drapeau blanc pour me donner raison. Quoique de temps en temps, quand c’est lui qui a raison, il se bombe la plupart du temps le torse. N’importe quoi.

Je laisse donc mon époux me caresser le ventre. Qu’il démontre également l’affection qu’il a envers ce fils qu’il verra éventuellement le jour. Je souris tendrement car je sais pertinemment que son poil s’hérisse lorsqu’il touche à ma panse et ça à chaque fois. Je sais qu’il hésite beaucoup et qu’il ne comprend pas pourquoi du comment. C’est normal. Il ne pourra jamais sentir cette sensation de porter un enfant. De le sentir grandir et bouger comme l’énergumène à l’intérieur de moi. De manger pour plusieurs et d’avoir des montées de lait. Il ne saura rien puisque son rôle de mâle est d’aider à la conception pour ensuite protéger la femelle lors de la grossesse. C’est ce que Sehan a fait haut la main. Quelques gouttes de plaisir pour ensuite être surprotecteur. Je l’ai sermonné plusieurs fois à ce sujet. Non, ne prend pas ça. Non, repose-toi, je vais le faire. Et ça malgré le fait que le fœtus soit la grosseur d’un petit pois. Trouver la cohérence à cette histoire ? « Oui, il l’entend et il saura nous reconnaitre, il a eu neuf mois pour se dire qu’il apprécie la voix de maman contrairement à papa. » Je lui fais un clin d’oeil avant de rigoler un bon coup. De toute façon, je sais facilement que nos enfants vont préférer papa que la maman. D’ailleurs Si Yeon s’installe justement sur les genoux de son paternel. Une chance que son patron soit compréhensible et un bon ami pour lui. Je ne sais pas ce que l’ex-militaire puisse lui raconter, mais je l’imagine à en être casse-pied vue son stresse.

Je mange un à un les fruits en roulant des yeux au fur et à mesure que Sehan me les tend. Je l’aime malgré qu’il puisse être saoulant en étant aux petits soins avec moi. Je ne suis pas malade seulement enceinte et il ne comprendra jamais. Je ne suis pas fait en chocolat ! Je ne vais pas fondre au soleil à cause de la chaleur ! Je porte un enfant, c’est normal que je me plaigne vu qu’il commence à être lourd. Mon pauvre dos. Il n’aurait pas fallu que je me plaigne d’une quelconque douleur à ma première grossesse, cette erreur m’a suivi dans la deuxième. Une chance que ce n’est que neuf mois et dieu merci ça s’achève. Je vais pouvoir être libre et de courir après Si Yeon puis auprès de Nam Seon également. Une scène touchante que je pourrais bientôt regarder. Doucement mon attention se porte sur notre petite princesse. J’ai pris une serviette de table pour pouvoir essuyer les dégâts autour de sa bouche avant de porter mon attention vers la sonnerie de mon amoureux. Je fronce légèrement les sourcils ; une urgence ? Je suis soulagée en apercevant le sourire de Se Han en me montrant que c’est sa sœur de cœur. Je tends les bras de notre petite cocotte pour l’attirer vers moi pour laisser papa avec sa sœur. Elle m’enlace avant de la prendre pour déposer sur mes genoux en attirant le plateau de fruits vers nous. Je prends mon verre d’eau pour m’hydrater un peu. Ce que j’entends, m’a fait tourner la tête pour ensuite cracher rapidement dû à la surprise. Je tousse légèrement en écoutant sa conversation. Profiter de moi ? C’est quoi cette connerie et en plus dire cela devant son enfant. « J’ai bien compris, mais Sehan, fais attention... » lui avertissais-je en bouchant les oreilles de notre fille.

« Ils vont nous annoncer quoi d’après toi ? » Une question bien simple et pourtant flagrante. Ce mec, je sais que mon époux ne l’apprécie pas. Il ne peut rien faire malheureusement. Je lui ai clairement dit que c’est la vie de Tae Ah et non la sienne et qu’il doit lâcher prise. Si elle est heureuse dans cette histoire, soit. Front contre front. Je ferme doucement les yeux avant d’approcher mes lèvres contre les siennes. Si Yeon nous laisse entendre un «burk !» avant de se glisser hors de mes genoux et de se retirer en prenant sa poupée. Je souris moqueusement avant de continuer le baiser. Lui caressant en même temps la joue en allant descendre vers son cou. Rompant contre gré le contact entre nos lippes. « Je t’aime, Se Han. »

Si je pouvais, je lui pincerais la langue entre mon index et mon pouce. Comme il va arrêter de me faire des grimaces à chaque fois qu’il a le dernier mot. Le pire dans cette histoire, c’est qu’il se senti victorieux et qu’il se bombe le torse. Si réellement, je voudrais avoir le dernier mot, je lui aurais mis sur le nez, il y a bien longtemps. Dans ce cas-ci, j’ai mal interprété ses mots. Ce n’est pas de ma faute si l’attente de l’accouchement m’interdise légèrement le goût de sa chair. Ce n’est pas l’envie qui me manque de lui arracher les vêtements et d’imiter le singe pendant que lui fait le lion. Sa bouille, son parfum, ses attentions ne m’aident surtout pas à contenir mes pulsions. Je m’efforce toutefois et à chaque fois je fais une grimace. Malgré que je reste impuissance face à la puissance des hormones de femmes enceintes. Bien souvent Se Han en a écopé durant les deux grossesses. Bien souvent, il se sentait démuni et il se laissait faire abandonnant les armes avant de contre-attaquer d’une certaine façon. Si jamais tout cela n’est que façade ?

Étant enceinte. Étant follement amoureuse de mon homme, c’est sûr que j’ai des inquiétudes. Certainement que j’en ai encore même après la naissance de Si Yeon. Je le regarde, mûrir et qui embelli ses traits masculins. J’ai tout simplement peur que la vie de famille l’ennui. Qu’il préfère aller sur le terrain et être face au danger. Malgré qu’après son opération, il aurait pu continuer sa vie de soldat et d’éviter le moindre conflit avec la Corée du sud. Il pourrait vivre sans vie comme il l’attend et j’ai peur que notre vie actuellement ne lui plaise pas. Qu’il cache, qu’il se renferme ses sentiments. Pendant de longues heures, pendant que notre petite faisait sa sieste, je me caressais le ventre pendant un long moment et je réfléchissais de tout et de rien. J’avais déjà pensé qu’il ne m’avait jamais réellement aimé. Peut-être était-ce sous les directives de nos pères ? J’ai des craintes envers mon homme. J’ai des craintes qu’il voudrait davantage bouger que je ne puis le permettre. Je lui offre des enfants, tous les affections du monde. Je le fais passer en priorité ses désirs avant les miens. Il est mon chéri, l’amour de ma vie. Je veux qu’il soit heureux. Des doutes que je n’ai jamais l’occasion de lui en parler. Soit que nous étions occupés avec notre petite fille ou soit occupés avec les rendez-vous ainsi que son taff. Peut-être que c’est l’occasion unique qui se présente, qui sait ? Nous, tous les deux, en train de s’embrasser et de se dire qu’on s’aime.

Je lui caresse les lèvres de mon pouce tout en regardant ses merveilleuses iris. Un homme qui a énormément de charisme. Je ne peux pas croise que j’ai la chance qu’il partage ma vie. Je ne peux pas croire qu’il soit aussi fidèle pour rester auprès de moi. Une femme de quelques années son aîné. Peut-être qu’il voudrait une plus jeune à l’avenir ? Pourquoi je me mets à douter maintenant quand l’arrivé de notre fils est question de quelques jours ? J’ignore cette réponse. Pourtant ça semble si stupide quand j’y pense. Ses yeux brillent de mille-feu et ne cesse à interagir avec son enfant. Il cherche également de rester et de profiter avec moi. Suis-je si idiote pour prétendre qu’il ne semble pas heureux alors que la réponse se retrouve sous mes yeux. Trop réfléchir est néfaste pour la santé, avait dit une personne âgée à l’hôpital. Il faut savoir profiter du moment présent et se poser des questions par après et non faire le contraire car quand c’est le moment de profiter, il n’a plus rien à profiter justement. La vérité sort des enfants et la sagesse des vieux. Nous, les adultes, nous faisons les erreurs et nous deviendrons la sagesse par la suite dû à nos fautes. « Tu me vois réellement faire du shopping avec Tae ah ? Tu vois l’énorme ventre que j’ai ? J’ai dû mal à trouver des vêtements qui me font pour sortir de la maison ! » c’est en rigolant que je lui ébouriffe les cheveux avec affections. Un ventre que j’aime éperdument et qu’il porte son fils à lui, même s’il lui n’a craché que quelques gouttes.

Quelques jours plus tard. Je m’occupe d’habiller notre cocotte quand la sonnette retentit dans la maison. « Ton patron est déjà là ? » ai-je dit tout en pensant tout haut. Je mets une mèche de cheveux derrière mon oreille avant de souffler sur le ventre de Si Yeon en guise de châtiment pour être autant tannante quand c’est l’heure de se vêtir. Quand j’ai officiellement terminé. J’ai relâché la bête qui s’est mise à courir dans toute la maison pour aller voir l’invité de son papa. Je ris en voyant cette scène si touchante à mes yeux. Je range un peu le tout dans la chambre de la petite avant de me diriger vers eux pour accueillir notre invité. Je caresse doucement mon ventre que depuis les derniers jours ne cessent de s’affaisser sur vers le bas. Une question de temps, m’étais-je dit à ce moment-là. Cependant je sentis un liquide chaud couler sur mes cuisses sous ma robe. Imperceptible à l’oeil nue jusqu’à temps que je me rende compte que j’ai perdu mes eaux. Je m’appuie bruyamment sur la cloison dans le corridor en prenant mon bidon. Étonnamment, notre cocotte est passée par là en cherchant sa poupée. « Va chercher papa, s’il te plaît. » dis-je doucement en souriant de plus belle. Enfin, me suis-je dite, mais pas maintenant pas durant la visite du patron. Comment que Sehan va réagir ? Qui va garder Si Yeon pendant que je vais être à l’hôpital ? Espérons que ça ne soit pas l’apocalypse, est-ce que je vais être la seule qui a un sang-froid à tout épreuve dans cette famille à cause de mon métier ?

Comment se reposer quand tu as un ventre pesant ? Un bébé qui ne cesse de tourner et de bouger à l’intérieur en ayant l’impression que tu es sur un bateau au point d’avoir le mal de mer. Certes, ça m’épuise, mais je ne peux rien faire quand je dors très peu. Sehan en écope déjà assez surtout quand il faisait du temps supplémentaire pour son patron. Je veux qu’il dorme car je sais que la nuit ses cauchemars revenaient tout de même régulièrement même si cela faisait longtemps qu’il n’était plus en service militaire. On a eu une imprévue pour commencer avant d’avoir le deuxième volontairement. C’est à moi d’assumer ce rôle et lui de me protéger si jamais quelque chose ne va pas. Mes heures de sommeil sont limitées, mais pour rien au monde je vais râler à ce sujet. Être enceinte, c’est la meilleure sensation qu’une femme puisse avoir au moins une fois dans sa vie. Une expérience qu’on ne peut pas oublier. Une chose remarquable qu’est la création de la vie et je ne peux espérer mieux que de vivre auprès de mon époux auparavant ami d’enfance. Disons que ça serait mentir si je dis que ses petites attentions, ses baisers et ses mots doux ne me font pas plaisir. Je me sens choyée.

Seulement quelques journées ont fait une énorme différence. Oui, l’accouchement a finalement bien lieu. Habituellement, je suis supposée ressentir des petites contractions avant de perdre mes eaux, ceci dit, on a sauté cette étape. L’enfant arrivera prochainement et le temps nous ait compté. Si Yeon a été adorable en allant chercher son papa en allant prendre, avec sa petite main, la main de Se Han avant de relâcher et d’aller rejoindre Sik. C’est sûr qu’il doit se poser des questions. Et ma posture n’est pas pour autant rassurante. Moi, étant adossée contre le mur, me tenant le ventre comme si cela allait empêcher le bébé de sortir pour le moment. Ce n’est pas le fait que je ne voulais pas me montrer à son patron, mais disons que l’imprévu a frappé bien avant que je ne l’accueille et je me sens mal à ce sujet. Une petite crampe se fait sentir pendant que je me caresse le bidon. Quand il est arrivé disons que sa réaction voulait tout dire. Ainsi, il a rapidement compris et j’espère qu’au fond de moi, il serait davantage confiant et assuré pour avoir les idées claires. Malheureusement, je m’y suis trompée. Il est toujours aussi paniqué. Il s’est retourné pour se diriger vers son lieutenant. Je me donne une légère tape au visage en entendant ce qui se passe vers le salon. Quand son supérieur lui suggère d’appeler mon père, quand celui-ci a clairement le contrôle en main contrairement à celui qui a vécu le premier accouchement quelques années plus tôt. Sehan me surprendrait toujours. Ce n’est pas la surprise qui manque.

Ainsi nous sommes rendus dans la voiture. Je souris amusée face à l’état paniqué de mon homme alors que je ne fais que caresser mon ventre. Il fait les exercices de respirations alors que dans le fond, je ne suis pas rendue à cette étape, du moins pas pour le moment. Je sais pertinemment que la deuxième grossesse passe la plupart du temps plus vite que la première. Je ne pensais pas que cela allait être véridique. Car oui, durant le fait qu’on sorte de la maison avec mes affaires et qu’on soit à mi trajet. Je n’avais ressenti que des légères crampes. Rien de si sérieux puisque cela ressemble aux crampes menstruelles. Sauf ce coup-ci que j’inspire profondément. « Amour, détends-toi, je n’accouche pas dans l’immédiat. » fis-je en tentant d’être convaincante alors que ma main va pour lui caresser la joue. Qu’il se calme car tout va bien aller, du moins jusqu’à temps que je m’aperçois que c’est le mauvais hôpital. Je reste quelques instants, figée. Me laissant à l’intérieur de la voiture le temps qu’il revient avec de l’aide, je me suis mise à pouffer de rire. Pourquoi autant de nervosité ? Pourquoi suis-je la plus calme entre nous deux ? C’est moi qui accouche et c’est lui qui semble réagir. Quelle situation absurde. J’ouvre doucement la portière. Une seconde crampe me surprend en me fronçant les sourcils. Arf... J’ai terriblement l’impression que je vais exploser de l’intérieur ou qu’on me donne des coups de poings de toute leur force dans mon ventre.  

La salle d’accouchement est là. Je ne suis pas totalement ouverte. Je marche un peu dans la salle pour essayer tenter de changer le mal de place. Les contractions commencent à être davantage rapprochées ce qui est bon signe. « Ce n’est pas grave, mon chéri. » ce fut quelques mots que j’ai pu dire avant que le médecin arrive et me fasse l’épidurale. Ça s’est rapidement déboulé par la suite. Les pieds dans les étriers, disons que c’est le moment que le bébé s’expulse de mon corps. C’est horriblement douloureux, on regrette d’avoir tombé enceinte nous les femmes, mais nous sommes assez stupides pour recommencer. J’empoigne férocement ce qui me sert de vêtement d’hôpital à chaque poussée que je puisse faire. Je jette un regard inquiet à l’ex-militaire à mes côtés qui semble légèrement dans les vapes. Non, non, ses cauchemars vont-ils prendre le dessus ? Je l’interpelle plusieurs fois avant qu’il puisse se concentrer. Quelques instants après qu’il soit revenu psychologiquement parmi nous ; notre garçon crie déjà en plein poumon. Je tente de reprendre mon souffle. Je suis en sueur à cause du travail que j’ai pu faire. Les sages-femmes déposent mon bébé - apres l'avoir soigneusement nettoyé - contre moi, je l’enlace avec empressement soulagée qu'il soit en parfaite santé. « Yu Nam Seon, chuuut... tu as autant de caractère que papa, dis-donc.» lui dis-je en déposant un baiser sur son petit crâne en jetant un regard amoureux à la direction du père. « Tu veux le prendre ? »

C’est l’intention qui compte. C’est ce que j’ai toujours pensé. Se Han a fait des erreurs et ce n’est pas la fin du monde. Oui, un imprévu est arrivé ; j’ai perdu mes eaux. On a demandé à son meilleur ami de garder la petite le temps qu’on appelle mon père pour qu’il aille la chercher. Son patron nous a dépanné le temps que la situation se règle. Le temps qu’on se rende à un hôpital. Certes, ce n’était pas le miens, mais cela reste un hôpital qui a les mêmes fonctions que l’autre. Je ne tiens pas rancœur à ce sujet, au contraire je le remercie. Peut-être en allant à l’autre - qui est un peu plus loin de notre maison – la situation aurait pu se dégénérer qui sait ? Je serai peut-être mise en danger et le bébé sort plus rapidement que prévu au point d’accoucher dans la voiture. Je ne sais pas et on ne le saura jamais. Toutefois, je suis fière de lui. Malgré ses erreurs, je ne suis pas du tout déçue au contraire, c’est son côté maladroit qui m’avait charmé autrefois tout comme aujourd’hui. Son côté humain imparfait me fait tellement réaliser qu’il est parfait pour moi. Cela m’a permis de m’éprendre de lui. D’accepter le mariage, de me marier volontairement avec lui. De l’embrasser, l’enlacer. Lui permettre qu’il me touche et vice versa. Sa petite bouille mignonne a bien aidé à me charmer, mais c’est son côté humain qui m’a plu. Je souhaite seulement que nos enfants, que ses enfants soient comme lui et non comme moi. Je ne suis pas un cadeau alors que mon amoureux l’est pour tout le monde plus particulièrement pour moi.

Un ex-militaire dont je suis tombée amoureuse. Être un soldat, être en couple avec un. Il faut davantage de compréhension et de l’écoute pour eux. Ils ont vu des horreurs que nous, non. Ils ont tué. Ils mettent leur vie en danger à chaque seconde. Tenant une arme, le cœur battant sous l’effet de l’adrénaline, la peur au ventre. Ils ont vu la mort de près. Se Han est marqué pour le reste de sa vie et les conjoints, conjointes doivent les épauler. Supporter leur peine et crainte. Le sang et les cris peuvent être des éléments déclencheurs. Mon chéri. Je le vois que sa peau devient livide et son regard vide. Je l’appuie énormément, le câlinant, m’occupant de lui quand cela arrive, malheureusement cela arrive de façon opportune. J’ai besoin de lui, mais il a nettement plus besoin de moi. Je reste coincer couchée sur le lit avec les jambes dans les étriers. Quelques infirmières s’étaient même dirigées vers lui, mais il a su prendre le contrôle. Je suis si fière de lui qu’il a pu tenir le coup jusqu’à la fin. Jusqu’à temps que notre fils puisse respirer mécontentement pour la première fois de l’oxygène. Mon fils que je tente de le chercher du regard avant qu’on me le donne. Que je le caresse, lui bisoutant avant de soutenir la tête pendant que le policier prenne la tête du nourrisson. Notre bébé se calme tant bien que mal dans les bras de son père. La vision est si touchante, si courte également. Les aides-soignantes ont pris en charge le bébé nous laissant le père et moi dans la salle. Me caressant la joue alors que je suis en sueur. Épuisée, extenuée. Je pourrais dire des tonnes de synonymes pour me décrire. Lui volant un dernier baiser avant qu’il puisse quitter la salle tout en apercevant son téléphone dans les mains. Je dépose ma tête sur l’oreille en soupirant de fatigue. M’endormant pendant un instant avant de me retrouver dans une salle de repos. En ayant entendu des pas entrés dans la chambre. Je souris à cette vue. « Je suis terriblement fier de toi... » Aucunement fâchée contre lui. Malgré ses moments de panique, il n’a pas perdu contrôle de soi.

Quelques jours de repos pleinement mérités après cet énorme travail pour avoir accouché notre fils. Quelques jours il a fallu également pour que je puisse retournée à la maison et qu’on puisse présenter le nouvel arrivé à la famille ainsi qu’à la principale concernée : Si Yeon. Doucement, lui ai-je dit quand elle s’est assise et que j’ai déposé tranquillement le bébé dans ses petits bras. Elle semble être aussi heureuse d’être grande sœur que tout le monde ce qui m’a bien fait rire tout comme notre fils qui parcours les bras de chaque adulte avant de tomber dans mes bras dès que la visite ait quitté les lieux. Désormais notre famille dans la nôtre maison, je vole un délicieux baiser à l’homme de ma vie. « Ils t’ont pas trop maltraité depuis ses quelques jours ? »

Être en couple n’avait pas été de tout repos dès le début. On n’avait pas eu de temps d’adaptation que le mariage arrivait à grand pas. Heureusement que des événements avaient fait en sorte de nous rapprocher. Également d’avoir des sentiments l’un pour l’autre. Ainsi l’embrasser, ainsi être vêtu d’une robe éclatante pour lui plaire et unir nos vies. Même si notre lune de miel était à Jeju et que nous nous étions éloignés à cause de nos métiers. Un homme qui avait su fait d’innombrable effort et que j’avais su l’épauler dans ses moments qui en avaient de besoin. Une banale erreur avait fait en sorte que nous nous retrouvions parents. Au départ, j’avais des craintes à ce sujet. Au début, je ne savais plus où me donner de la tête. Toutefois, la vie nous réservait et nous réserve bien des choses. Maintenant, nous sommes parents de deux magnifiques enfants en parfaite santé. Dieu sait que je vérifie régulièrement leur santé étant moi-même pédiatre. Ils sont également gâtés et chanceux d’avoir des parents encore unis alors que certain ce sont des familles recomposées. Bien souvent, je regarde mon époux et je ne me vois pas être dans les bras d’un autre. Lorsque je le vois avec mon bébé - enfin le nôtre - je refuse tout bonnement que ça soit quelqu’un d’autre. Il me complète et il me ressemble à la fois. Il est l’espièglerie que je ne suis pas. Il est la protection que je ne le suis pas non plus. Un homme de valeur, un homme sur qui on peut se fier malgré qu’il se soit trompé d’hôpital. Je ne peux pas renier le fait que nombreuses personnes l’avaient reproché cette histoire, dans mon cas, je ris encore aux éclats.

Certes, lorsque j’étais tombée enceinte de notre fils, nous avions eu quelques doutes concernant notre fille. Est-ce qu’elle allait l’accepter ? Ne sentirait-elle pas exclue puisque notre attention va se tourner généralement vers le poupon ? Un enfant – lorsque nous sommes deux – c'est facile à la longue de gérer, mais un deuxième ? Il faut savoir s’occuper du plus jeune sans négliger l’aînée. Des craintes qui commençaient à devenir une certitude jusqu’à temps que Sehan a fini par mer rassurer. C’est sûr que seule à la maison, sans le mâle alpha de la maisonnée, c’est difficile davantage compliquée. Ce qui me surprend c’est le fait que Si Yeon m’aide énormément malgré son jeune âge. Elle joue près de son frère, voulant lui donner des biberons et surtout faire des siestes auprès de lui. Quoi de plus rêver mieux pour une mère comme je suis ? Elle voudrait davantage le bercer lors de ses siestes, mais comment dire... pourquoi un enfant devrait avoir des responsabilités ? Sur le coup, ça m’avait bien fait peur avant de commencer à rire et de remarquer qu’elle voulait tout simplement de l’attention. Comme si en m’enlevant du poids envers cette petite frimousse, je pourrais me retourner vers elle. Cette petite me rappelle moi de plus en plus. Quand j’y pense, je frissonne à cette idée de la retrouver adolescente un de ses jours. L’enfer qu’on subirait. On dit que les enfants sont pires que les parents, non ?

« Comme tu es papa gâteau, tu as sûrement déjà montré les photos et donner des nouvelles. Ai-je tort ? » le taquinais-je. En fait, c’est sûrement ça qui est arrivé. Je l’imaginais bien entourer de ses collègues et amis demandant des nouvelles de la petite famille. Sehan au milieu de cette attroupement sort ton téléphone en allant dans son application de galerie de photos. Montrant quasiment toutes les photos qu’il puisse avoir de ses enfants incluant sa femme. Informant de tout et de rien sur mon état ainsi que notre petite. Je vois bien de temps en temps quelques-uns soupirer dès qu’un mentionne le sujet fatidique. Pourquoi ça ne m’étonne pas et que justement j’ai cette vision ? Puis venant le sujet des cadeaux. Je fronce légèrement des sourcils. M’assoyant soigneusement sur le canapé avec notre fils avant de la déposer sur mes cuisses, le voyant s’agiter et s’exciter davantage. Voulant qu’une chose : s’amuser. Ce que je fais volontiers. « Mais oui papa a des cadeaux. Ce n’est pas maladroit, au fait Sehan ? » Un question à la fois pertinente. On déballe sans cri de joie de la part de Si Yeon.  

Un vrai bonheur de vivre ainsi. Surtout après les présents offerts, le diner terminé, le bain étant pris. Les enfants qui dorment paisiblement. Un silence agréable, mais qu’on accepte sans hésitation. Vêtue d’un simple pyjama d’été, je me glisse sous la couette pour ainsi me coller contre le dos large et masculin que j’aime tant. Embrassant sa nuque et son épaule. Un rituel que je faisais depuis quelques années pour justement éviter qu’il fasse des cauchemars concernant ses années passées en tant que militaire.