Le début d'une grande histoire

jeju,
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J'ai beau me concentrer sur autre chose, je n'arrive pas à m'ôter cette image. Cette petite fille, trempée à la peau bleuâtre, si proche d'Iris. Cette vision d'horreur, voilà longtemps que je n'en avais pas eu. Trop longtemps pour que ma vie se déroule parfaitement bien. C'était trop beau, j'aurai du le sentir mais, le problème avec les esprits c'est qu'ils apparaissent n'importe quand et n'importe où. Il est presque impossible de prédire leur apparition. Alors, je tente d'éviter de la regarder, cette petite fille, trempée de la tête au pied, accroché à Iris par un lien trop évident. Leur ressemblance est frappante mais, les mots qu'elle prononce efface toute option qu'elle soit sa sœur. Papa. Sa voix est si douce et si triste en même temps. Je déglutis et me concentre sur Iris. Qui commence à perdre pied. Je le vois se tenir le front. Aurait-il mal à la tête ? C'est étrange, il semble aller mal tout d'un coup. Je le regarde boire dans son verre et je vois qu'il à peine toucher à son plat. Je tente d'éviter de regarder l'ombre derrière lui et de me concentrer sur ses paroles, tremblantes. Il ne vas pas bien du tout. Il faut que je fasse quelque chose mais, quoi ? Si je commence à essayer de chasser sa fille décédée, on risque de me prendre pour une folle et ça risque aussi de ne pas fonctionner. Elle approche et pose sa main tout à coup sur celle d'Iris. Et il détourne le regard, le front en sueur. Il la sent ? C'est ce fantôme dont il parlait quand il était venu m'acheter une amulette. C'est donc pour ça qu'il a des migraines et qu'il semblait si fatigué. Peut-être qu'il est comme moi ou peut-être qu'il est juste hanté par sa fille décédée. Iris se met soudainement à trembler, les yeux fermés, poings serrés. Calmement je me lève pour m'approcher et l'attraper par l'épaule. Et rapidement, sans lui demander quoique ce soit, je le sors de cette situation. Des serveurs nous observent. Et rapidement, je décide de l'emmener au toilette. Ce n'est pas comme si je pouvais sortir du restaurant comme ça, avec un Iris pétrifié. Alors, je me dirige vers les toilettes pour femme. Tant pis, ce sont les plus proches. Et je le soutiens du mieux que je peux, le tenant fermement avec le bras, j'avance avec mes talons, traversant le restaurant. "Viens Iris, par ici." Je pousse la porte des toilettes tout en regardant derrière moi. La petite n'a pas bougé, tant mieux. Il n'y a personnes dans les toilettes, heureusement, sinon ça aurait été embarrassant. Je l'approche du mieux que je peux d'un mur, pour le laisser s'assoir et je m'agenouille à ses côtés. J'ai le souffle court mais, il faut à tout prix que je garde mon calme, sinon je ne pourrais pas l'aider et cela risque d'être trop compliqué à gérer pour nous deux. Je m'approche de lui et l'observe un instant, il pleure. Il est effrayé, il fait une crise de panique. Sans réfléchir j'attrape sa tête entre mes mains. "Iris, iris regarde moi… ça va aller… respire !" Je ne sais pas quoi faire, je n'ai jamais géré quelqu'un en crise de panique mais, il faut que j'agisse vite. Je m'approche un peu plus de lui et plonge mon regard dans le sien. "Il faut que tu respires, souffle en même temps que moi." Ça n'arrange rien, absolument rien. Il est toujours aussi paniqué et je commence à stresser rapidement. Bon sang Yura, réfléchit. Qu'est ce qu'il t'aide en pleine crise de panique toi ? Couper son souffle, oui ! Il faut qu'il retienne sa respiration et ça ralentira son rythme cardiaque et l'aidera à se stabiliser. Seulement, il n'a pas l'air apte à le faire. "Iris…" Alors, sans réfléchir, je colle mes lèvres contre les siennes, l'immobilisant un moment. Mes lèvres coupant sa respiration pendant plusieurs secondes. Je n'arrive pas à croire que je fais ça, pourvu que ça fonctionne.

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Les toilettes sont vides et heureusement. La situation serait bien trop gênante pour qu'on nous prenne sur le fait. Mais, heureusement il n'y a que nous deux. Lèvres contre lèvre, je prie pour que mon idée fonctionne, j'attends un petit peu. Les yeux fermés quand soudain je sens ses tremblements se calmer et sa main se poser sur ma joue. Il me rends le baiser ? Étrangement, ce contact me plaît et même si mon cœur bat la chamade le fait de le voir respirer un peu plus calmement, me calme également. Je retrouve ma distance d'origine et décolle mes lèvres doucement des siennes. J'entrouvre mes yeux pour découvrir un Iris surpris. Et évidemment il me pose une question. Pourquoi t'as fais ça ? Oui pourquoi j'ai fais ça, j'aurai pu simplement lui boucher la bouche pour calmer sa respiration. Mais non, je l'ai embrassé. "Et bien… pendant une crise de panique il faut retenir sa respiration pour se calmer, enfin j'ai lu ça quelque part et… quand je t'ai embrassé… tu as retenu ta respiration… et ça a fonctionné…" Je ne le quitte pas du regard et me surprends à me mordre la lèvre inférieur. je sens mes joues chauffer. Ce n'est pas le moment de rougir Yura, tu as déjà embrasser des garçons. Mais, là c'est différent. Il s'agit d'Iris, un simple client au départ, avec qui finalement, je me sens énormément liée. Alors, j'ai du mal à me détacher de lui. J'ai du mal à détourner mon regard mais, je finis par le faire. Soudainement je me lève pour aller vers les lavabos. J'ouvre le robinet et trempe mes mains dans de l'eau froide. Puis je retourne vers Iris et doucement je viens poser mes mains sur son visage, sur son front qui est brûlant. J'espère que ça fera descendre la température. Je reste silencieuse, je sais que mes joues sont rouges maintenant. J'ai chaud. Et en même temps je régule ma respiration, pour ne pas partir en crise de panique non plus. Mes mains caressent son visage délicatement, je dépose de l'eau froide en le touchant, puis je les retire. Me rendant compte que je suis surement trop tactile. Mais pourtant, je n'ai pas envie de m'éloigner de lui, je n'ai pas envie de me détacher. J'attrape ensuite ses mains encore tremblantes et les sers doucement entre mes mains. "Je… je n'aurai peut-être pas du… t'embrasser mais… c'est juste que… je te comprends alors…" Je m'emmêle les pinceaux, je n'arrive pas à dire le fond de mes pensées, ni ce que je ressens à cet instant. Alors, je continue de le regarder, silencieusement. Si mes mots ne sont pas clairs, peut-être que mes gestes le sont. Je m'approche de lui, doucement sans trop m'en rendre compte. Comme attirée par lui. Mais à cet instant précis, j'ai seulement envie qu'Iris se sente mieux.

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Alors que les tensions sont redescendues, j'observe toujours Iris. Mes mains ne sont plus posées sur son visage mais, je pense avoir assez rafraîchie son visage. Et de ses mots, il me confirme aller mieux et avoir apprécié ma technique. Je ne peux m'empêcher de rougir encore plus. C'est bien la première fois que j'embrasse quelqu'un aussi soudainement, en temps normal je ne l'aurai pas fais, à moins qu'on ait été dans une relation. Mais ce n'est pas le cas, je connais à peine Iris, je viens de voir le fantôme de sa fille décédée et je viens de l'embrasser. Ce n'est pas du tout ce que j'aurai pu imaginer, rien à voir à l'idée que je m'étais faite de la soirée. Mais ce qui est fait est fait, je ne peux pas revenir en arrière. Concentrée sur Iris, j'essaie de ne pas repenser à sa fille. À cette vision d'horreur, je ne peux imaginer toute la douleur qu'à du subir Iris. Toute la tristesse qu'il doit ressentir dès qu'il la voit. Non je ne peux pas imaginer. Ses paroles me font malgré tout sourire. " Oh de rien et tant mieux si ça va un peu mieux haha, je suis contente alors. " Je n'ose pas lui avouer, que j'ai aimer l'embrasser et que j'ai envie de recommencer. Je n'ose pas et pourtant j'ai sentit sa main caresser ma joue. Et je le vois maintenant attraper mes mains pour les embrasser. Je ne peux m'empêcher de rougir, c'est plus fort que moi. Il est si doux et si délicat et si… beau. Je n'arrive pas à détacher mon regard du sien, j'ai beau rougir je ne bouge pas. Il ne me met pas mal à l'aise, il m'impressionne juste un petit peu. Et lorsqu'il touche mon visage de nouveau, je sens mon rythme cardiaque accélérer, je le laisse faire, profitant de ses gestes pour me calmer moi même. Et sans m'y attendre. Il m'embrasse. Pas pour bloquer ma respiration cette fois. Pour simplement m'embrasser. Cette fois je garde les yeux ouvert. Il est délicat, ses lèvres sont douces et charnues. Mon cœur s'emballe de plus belle et mon visage doit être complètement rouge. Tant pis, je ne peux pas la nier, j'apprécié son baiser. Mais, il y met un terme. Même si j'aurai aimé sentir un peu plus sa douceur, Iris a raison. Il vaudrait mieux que l'on sorte des toilettes. J'hoche la tête et me relève. " Oui… tu as raison… on… devrait partir. " Mes yeux fixe sa main dans la mienne. Il me tient près de lui et j'esquive un peu son regard. Repensant à ce qu'il nous attends près de notre table. J'espère qu'elle est partie mais, il y a très peu de chance qu'elle soit réellement partie. Je pourrai toujours la voir même si lui ne la voit plus. Hésitante je me tourne vers Iris. " Et bien… je ne me sens pas trop de rester. Ça ne te dérange pas que… que l'on parte du restaurant ? " Je me tourne vers lui, tentant un sourire. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre qu'il n'a pas non plus envie de rester. Alors, après un hochement de tête. Je sors des toilettes en première. Toujours main dans la main, on se dirige vers notre table pour récupérer nos affaire. Je scrute le lieu, visiblement l'esprit n'est plus là. Elle ne doit pas être très loin. Je prends mon sac et me dirige de nouveau vers Iris, m'accrochant à son bras, mes yeux scrutent le sol. Puis en arrivant en caisse, je règle l'addition et quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons dehors. Mes yeux se posent sur Iris et timidement je lance la conversation. " Iris, tout à l'heure, j'ai vu ce que tu as vu et… ta crise de panique, je comprends mieux… on est pas obligé d'en parler mais, je sais. " J'ai du mal à m'exprimer mais, j'espère qu'il va comprendre. Je fais une petite pause, remettant une mèche derrière mon oreille. " Et je voulais savoir aussi… pourquoi tu m'as embrassé ? " Cette soirée a été pleine d'émotion et ces baisers en font partie. J'ai envie de savoir, ce que ça signifie pour lui.

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Maintenant qu'on est dehors, on peu respirer et souffler un bon coup. Je tente de remettre mes idées en place mais, il s'est tellement passer de chose d'un coup. Tout est allée si vite et c'était tellement intense que je suis un peu perdue et déboussolée. Iris a l'air d'être dans le même état que moi. Ça me rassure un peu au fond. Mais il reste très silencieux et ce silence me pèse un peu. Je ne sais pas comment agir, je ne sais pas si je dois me détacher de lui, lui dire au revoir là tout de suite et partir ou bien rester près de lui, le réconforter encore un peu. Est ce que c'est vraiment nécessaire ? Je le connais à peine après tout. Et puis même si on s'est embrassés, ça ne fait pas de nous un… couple. C'était trop soudain et peut-être que dans le vif de l'action, on s'est égarés. Je ne sais plus du tout quoi penser alors, j'observe Iris sans trop me faire remarquer. Restant également silencieuse. Je me doute qu'il n'a pas envie d'en parler alors, je lui réponds simplement. "Je comprends…" Puis je regarde ma main, il la serre un peu plus. Ce contact est étrange et je n'arrive pas à le briser. Peut-être qu'il a envie de reste comme ça pour être rassuré. Je ne sais pas trop comment analyser ça. "De rien, c'est normal je n'allais pas te laisser seul alors que tu étais…mal." On en reparlera ? Il veut donc en reparler, surement pour m'expliquer. Que c'était sa fille qu'il a vu. Une conversation qui s'annonce assez triste d'avance. Je ne sais pas comment on abordera ça, surtout après cette soirée. Puis il réponds enfin à ma question, celle dont j'attendais le plus une réponse. Il pose son regard sur moi et je sens mon cœur se presser. Ma gorge se noue et je reste muette, la bouche entre ouverte. "C'est juste que… dans l'action j'étais…désorientée." Il m'apprécie donc j'imagine, du moins je l'intéresse. Encore faudrait-il que je sache quels sont ses réels intentions. Je me méfie maintenant, depuis que j'ai rencontre Andrei je reste sur mes gardes. Par peur de repartir avec le cœur en miette. "Un peu plus ? Je… j'ai compris…" Je laisse mes doigts glisser de sa main. Lentement le contact se coupe entre nous. Pas par envie de m'éloigner de lui mais, plutôt par intimidation. Il reste plus âgé que moi et puis il m'impressionne je ne sais pas pourquoi. Je passe ma main droite contre mon bras gauche. "Je crois que je vais rentrer chez moi, les événements de la soirée m'ont…épuisé." Je sens la fatigue tomber et je sais que je vais revoir cette petite fille. Alors, je préfère rentrer chez moi et digérer tout ça. Je me tourne Iris, dans l'objectif de lui dire au revoir. Seulement, je ne sais pas comment m'y prendre. Dois-je lui faire la bise ? Lui faire un câlin ? L'embrasser… ? Ou bien rester simplement polie. Je reste plantée devant lui, sans trop savoir quoi faire. "On se dit… au revoir j'imagine ?"

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Il semble un peu effacé et dans l'incompréhension. Notre lien est soudainement bien calme alors, que la soirée avait parfaitement bien commencée. Tout semble s'être refroidie. J'ai l'impression de m'être mal exprimée, il semble déçue alors, je joue nerveusement avec mes doigts, réfléchissant à quoi dire. Il ne me déplaît pas loin de là, il est très beau et très charmant et il semble intelligent. Et il embrasse bien aussi. Je ne peux pas ignorer le fait que j'ai l'embrasser. Même si c'était troublant et effrayant. C'est bien la seule chose qui m'a aidé à gardé les pieds sur terre. Ce baiser. "Désorientée par rapport à la suite des événements de la soirée… j'ai quand même apprécié le baiser." Je tourne le regard pour tenter de cacher mes joues rougissantes. Pourquoi je n'arrive pas à le regarder dans les yeux ? Je ne devrais pas être aussi perturbée, c'est vraiment pas normal. Je sers mes mains ensemble, toujours proche de lui, j'ose de nouveau le regarder. Après lui avoir annoncé vouloir rentrer chez moi. Il me propose de me raccompagner. Alors, doucement j'hoche la tête. "Oui, bien-sûr tu peux… je te montre le chemin." Un sourire éclaircit son visage et j'ose le lui rendre timidement. Puis, je commence à marcher lentement, l'observant un peu. On ne sait pas du tout comment agir, c'est si gênant. Je réfléchis à comment agir à côté de lui. Je reste proche en marchant, sans trop le coller non plus. Puis nos mains s'entre-choquent. Et comme dans un mouvement naturel nos mains se lient de nouveau. Je reste silencieuse et ne croise pas son regard, je continue de marcher jusque chez moi. En peu de temps on y arrive, j'habite presque à côté du restaurant, à quelques rues plus loins. Une fois devant chez moi je m'arrête, toujours main dans la main. Je le regarde. "C'est ici." Et voilà que je ne sais de nouveau pas quoi faire. Je me tourne vers lui, me mordant la lèvre. Comment doit-on se dire au revoir ? "Bon et bien… bonne soirée." Hésitante, je m'approche de lui, pensant à l'option de la bise ou du câlin. Mais, je n'arrive pas à me décider.