— Putain que c’est délicieux.

La réaction de la jeune femme surprend toujours un peu le jeune homme, qui ne laisse rien paraître, comme d’habitude, cherchant sa contenance en buvant une gorgée de sa boisson. Jisu adore son chocolat, ce n’est plus une surprise en soit, mais il a du mal à s’habituer à un tel langage.

Alors qu’il est en chemin vers la salle de bain, le jeune homme se stoppe et se retourne vers Jisu. Il s’accoude contre le mur et demande :

— Au fait, je me demandais ; comment ça se fait que tu m’appelles jamais par mon prénom ? Au club c’est une chose, mais en privé c’est différent.

Il continue alors son chemin, pressé de se réchauffer avant de dormir, de détendre son corps aussi, qui lui semble bien trop contracté tout à coup. Ce n’est pas très bon. Ca faisait un moment qu’il y pensait, qu’il s’était rendu compte qu’elle ne l’avait jamais appelé par son prénom, et au fait, maintenant qu’il en a conscience, ça le rend un peu triste. Il voudrait changer ça. D’autant plus que son prénom n’est pas non plus un secret d’état. Pas pour elle en tout cas.

La douche s’avère finalement relativement courte, et c’est tout aussi rapidement que One se dirige vers sa chambre, le froid attaquant sa peau assez rapidement. Il décide de sauter dans son pyjama et de dormir. Il irait en informer Jisu avant, histoire qu’elle ne l’attendent pas pendant des heures bêtement dans la cuisine. Cependant, la porte s’ouvre alors qu’il enfile son bas de pyjama. Il est loin de s’en offusquer d’ailleurs. A vrai dire, c’est Jisu qui est plus rapide que lui.

— Pardon ! J’ai rien vu, s’écrie-t-elle.

Siwon se tourne vers elle pour constater sa présence, bien que cette peine soit bien peu utile. Les deux bras dans les manches du tee-shirt, il finit de l’enfiler rapidement avant de dire :

— Pas de problème.

Il s’en fiche si elle l’a vu ; Siwon n’est pas spécialement complexé par son corps et puis à vrai dire, c’est pas comme s’il était entièrement nu en soit. Il avait quand même un caleçon et son pantalon était quasiment entièrement enfilé. Au pire, oui, elle a vu son dos. Mais c’est un dos, personne ne s’offusque pour un dos. Ce qui le surprend un peu plus par contre, c’est qu’au vu de sa gêne, il aurait plutôt pensé qu’elle aurait plutôt quitté la pièce au lieu de s’installer sur le lit. Il la regarde faire légèrement perplexe, avant de finir son chocolat et de ramener la tasse rapidement dans la cuisine.

Quand il s’installe sous les couvertures, la danseuse est déjà installée dans le lit et lui toune le dos. Siwon se met sur le bord du lit, dos à elle aussi. Calé confortablement dans les couvertures, il s’apprête à tenter de dormir. Il est interrompu par Jisu qui trouve qu’il n’a pas les cheveux assez sec. Ça l’embête une seconde, et puis il se souvient du massage de crâne qu’elle lui a fait un peu plus tôt. Il en reveut des patouilles, oui. One se redresse pour tendre le bras vers le fauteuil, le plus possible, pour pouvoir atteindre la serviette. Elle tombe mais il arrive facilement à l’attraper. Après quoi, il roule sur le matelas jusqu’à heurter légèrement son amie à qui il remet la serviette avant de tourner sur lui-même pour se mettre sur le ventre. Il positionne sa tête sur l’épaule de la jeune femme, tandis que son bras vient se positionner sagement par-dessus son ventre, son avant bras longeant le côté de la jeune femme, les doigts repliés sur eux-même bien que détendus.

— Fais comme tout à l’heure alors, s’il te plaît, dit-il alors que les graves de sa voix doivent à présent résonner sur la peau de la jeune femme.

Collé à elle, mais sage comme une image. Pas de mains baladeuses. Le jeune homme ferme les yeux en attente de la suite de son massage crânien. C’était rare de le voir manifester un tel enthousiasme, et encore, il ne le montre que par son empressement et sa demande, car comme d’habitude, son visage ne laisse rien passer. Cette proposition a balayé en quelques secondes toute la distance qui avait été mise entre eux depuis tout à l’heure. Le temps est loin de s’arrêter pour One, qui n’y voit rien de romantique ou sensuel sur l’instant. Ils ont toujours pris soin l’un de l’autre. De toute façon, le romantisme, Siwon n’en connaît pas vraiment la définition.

(outfits) ~ Mon fameux vocabulaire que je tente tant bien que mal de le cacher. J’ai pris la manie de Kibum avec sa vulgarité désormais j’en écope vu que j’ai vécu avec lui pendant plusieurs années. Ce qui me surprend en fait c’est qu’One ne soit pas aussi cru que je le suis. Il parle comme s’il a été éduqué contrairement à moi. Un autre mystère qui voile une fois de nouveau son visage. D’ailleurs quand j’y pense, je connais peu de chose à son sujet. Je ne connais pas son prénom, nom. Je sais qu’il fait à peu près mon âge ou même un an de plus maximum. Je n’ai jamais su ce qu’il faisait lorsque nous étions jeunes à disparaître ou si jamais il avait de la famille. Je ne connais rien de son passé et tout ce que je sais se sont ses goûts et sa personnalité tout simplement. Tout le reste n’est que néant. Pourquoi je n’ai pas osé lui poser des questions? Mon fiancé me disait de ne pas l’embêter avec ma curiosité et depuis, je n’ai pas osé. On me disait aussi que ma bande n’appréciait pas qu’on fouille dans le passé, alors petit à petit, j’ai arrêté et je me suis tut. J’entendais ce qui se passait, j’apprenais ce qu’ils osaient dire, mais je ne disais rien ni plus ni moins. Sauf que ça n’a pas frôlé l’esprit de poser les questions dès que mon chéri fut mort. Disons que je n’ai pas eu la tête à ça et honnêtement, j’ai peu à peu oublié l’envie de les connaitre davantage.

En allant vers la salle de bain, il se retourne pour me poser une question. Belle coïncidence. Je hausse les sourcils en réfléchissant. Est-ce que j’ai entendu son prénom quelques parts? Non. Je l’ai toujours connu sous le nom d’One. Partout où j’allais, même avec eux, je l’ai toujours connu en ayant comme nom One. J’aurais pu supposer que son surnom ait un quelconque rapport avec son prénom, mais il y a beaucoup de possibilité. Je ne me vois pas l’appeler par un nom que je croyais le sien et qui me regarde d’un air ahuri en me disant : «Mais tu fais quoi?!» Donc, j’ai jeté l’éponge. « Parce qu’on me l’a jamais dit. J’ai déduis que ça rapport avec ton surnom, mais j’ai pas cherché. Je voulais pas te paraître davantage folle à tes yeux en t’appelant n’importe comment. Puis, Kibum m’avais dit de pas t’embêter avec mes questions, c’est ce que je fais.» fis-je avant qu’il quitte pour aller prendre sa douche. Quelle belle conversation que j’aurais voulu élaborer, malheureusement il a déguerpi aussi vite qu’il m’ait parlé. Décidément, one est bavard cette nuit, c’est inquiétant.

Un échec cuisant. Un vrai fail. Au lieu de déguerpir de lui laisser toute l’intimité qu’il mérite, je me suis cachée dans son lit. La tête perplexe qui doit me lancer et moi qui tente de tout ignorer, mais je sens son regard dans mon dos. Arf, je ne comprends pas pourquoi j’ai autant réagi également. Je l’ai plusieurs fois tatoué la peau donc j’ai forcément vu son dos à plusieurs reprises, non? Je ne me rappelle pas, je sais tout simplement que je mets un plaid à mes clients pour ne pas qu’ils aient froid. Au moins, je n’aurais pas de plainte à ce sujet si je ne suis pas assez attentionnée envers les tatoués. Bref, son matelas est un confortable à souhait. Je pourrais bien dormir ma vie à un clin d’œil. Le mien commence à me donner des courbatures, mais celui-ci, il va falloir que je m’en achète un autre pour mieux dormir, c’est décidé. One a fini par s’installer par le lit, mais non. Je le vois qui ne bronche pas à mes directives à propos d’essuyer ses cheveux pour ne pas qu’ils soient trop humides, mais lorsque je me suis mise sur le dos pour pouvoir me relever, disons qu’il en a un qui s’en donne à cœur joie à rouler dans son lit. Je reste figée au moins que mon ami s’est installé sur mon épaule pour que je lui fasse mon fameux massage crânien. J’ai cligné des yeux alors que j’ai pris doucement la serviette entre mes doigts. Quel retournement de situation, je ne m’y attendais réellement pas.

« Finalement, tu as aimé..?» Je respire drôlement vite. Sa proximité m’intimide, sa voix qui résonne à travers ma peau. Je ne l’ai pas remarqué, mais je suis en train de tordre la serviette qui a entre mes mains. Je dois me ressaisir! Je finis par lancer le tissus dans la pièce me disant que c’est bien inutile de l’utiliser puisque monsieur veut son massage de crâne. Je suis bien étonnée qu’il ait aimé. C’est vrai qu’en y pensant, il a dormi à vue d’œil. Je finis par sourire attendri par cette situation et je lui glisse une main dans ses cheveux moindrement humides. Lui grattant le cuir chevelu et à le massant, tentant tant bien que mal de ne pas sombrer dans les bras de Morphée, mais dès que j’ai senti le poids pesé sur mon épaule, j’ai toute suite su qu’il est parti dans le monde des rêves, ainsi rapidement, je fis pareil. Souhaitant de ne pas faire de cauchemar concernant la mort de Kibum, car oui, je n’ai pas fait entièrement mon deuil contrairement à ce que je le prétends.