(#cf3c36)

— C’était merveilleux. Merci.

Ceci dit, leurs corps collent un peu. Enfin, en tout cas, lui il se trouve collant. Etait-il si bourré que ça ? A se comporter ainsi, il semblerait presque que non. Siwon lui avait fait l’amour. S’il était vraiment déchiré, du genre beaucoup, il l’aurait peut-être prise comme n’importe quelle autre. Peut-être ne lui aurait-elle pas paru si spéciale. Il ne l’était sûrement pas, simplement grisé par le désir qu’il éprouvait pour Jisu. Ca n’a rien arrangé, au contraire. Siwon ne sait plus trop quoi penser, mais il terre cela bien loin dans son esprit. Il sait juste que même en admettant qu’il n’était pas bourré, c’est peut-être la première fois qu’il met autant de coeur à l’ouvrage. Mais surtout, la dernière chose qu’il veut, c’est qu’elle se persuade qu’il ne la voit que comme un bout de viande, comme un faire-valoir ou autre chose d’horrible, quelque chose que Jisu n’est pas, alors qu’il l’a toujours respectée plus que n’importe qui d’autres dans ce monde.
Demain sera peut-être un autre jour, peut-être qu’il se rendra mieux compte si oui ou non il était trop bourré ou pas. Peut-être qu’il n’y verra plus qu’un plan cul comme un autre, finalement. Rien n’est sûr pourtant. C’était trop différent.
Toujours est-il qu’ils parlent éventuellement encore de courtes minutes, mais Siwon vient se coller rapidement contre la jeune femme et ferme les yeux. Il s’endort, la danseuse dans les bras, alors que ses doigts grattouillent le dos de la danseuse tendrement. Il est probable que le mafieux passe une bonne nuit, sans terreur nocturne, sans insomnie, juste à dormir paisiblement. La dernière fois aussi, il avait bien dormi.

(outfits) ~

Je me glisse sous la couette en tentant de redescendre sur terre et de reprendre mes émotions. Mon cœur bat toujours aussi rapidement sous les efforts, mais il ralentit tranquillement. Faisant doucement chuter l’adrénaline. Mon ami m’a rejoint sous les couvertures ainsi on se retrouve coller un contre l’autre, face à face. Ces mots qu’il m’a dit m’a fait sourire et savourer le baiser qu’il m’a donné. Suis-je autant bourrée pour lui redonner le baiser avec plaisir? Pourquoi je réponds à ses tendresses qu’il m’offre aussi ouvertement alors que je suis en « fréquentation »? Pourquoi cela semble si simple auprès de lui? Pourquoi cela semble si naturel comme si nous étions un couple? C’est vrai que parfois nous agissons comme si nous étions en relation, mais nous ne le sommes pas. Il fait mumuse partout pendant que je le dorlote tant bien que mal. Puis quand c’est moi qui s’amuse avec un autre, voilà que monsieur réagit mal? Un peu d’injustice dans ce cas-ci? Bref, ça reste mon meilleur ami, mon héros avant tout. « C’est à moi de te remercier.» lui répondais-je en lui caressant ses lèvres avec mon pouce. Je souris bêtement pendant un moment avant d’aller chercher son regard. « Tu devrais sourire plus souvent ça te fait bien, tu le sais? On va tous succomber à ton charme.» On excluant la personne qui parle, cependant il y a une arrière-pensée à cette phrase. La vérité sort de la bouche des enfants ainsi que des personnes bourrées non? C’est à lui de bien l’interpréter. Toutefois, mon sacré bon sens m’auto gifle me disant que je ne devrais pas laisser de sous-entendu comme ça quand tout n’est pas clair dans ma vie. Ayant un frisson qui m’a parcouru le dos avec ses gratouillent, je me blottis davantage contre lui. Me plongeant dans les bras de Morphée. Pourtant la nuit pour moi est dotée de cauchemars et de spasmes incessants. Me faisant revivre ma période traumatisante de la mort de Kibum, sauf que dans ce cas-ci j’ai entendu un coup de feu. Siwon couché sur le sol. C’est quoi ce mauvais rêve?

(#cf3c36)
Les ongles sur les peau de Siwon vont sûrement laisser des traces. Il n’aime pas avoir des marques sur le corps, des marques de possession en quelque sorte. Il n’aime pas ça. Mais si c’est Jisu, il ne trouve pas le courage de dégager sa main pour éviter d’avoir la trace de cette nuit. Elle rigole. Ca fait souvent ça à la fin ; détendu, on a souvent envie de rire. Siwon adresse un dernier sourire à la jeune femme avant de l’embrasser sur le front et de se retirer.

Une fois dans le lit, il se regarde longuement, en tout cas, lui il la regarde, tandis que son doigt carasse ses lèvres avec une certaine tendresse. Elle lui dit alors qu’il devrait sourire plus longtemps, que bien de femmes tomberait sous son charme. Peut-être Jisu la première ?

— Je n’en veux pas tant, répond-il doucement.

Oui, Siwon ne veut qu’une seule femme dans sa vie. Une femme spéciale à ses yeux, qui lui plaise, parce qu’il ne faut pas être hypocrite, le physique compte. Mais surtout, une fille qui lui apprendra à aimer, qui partagera ses points de vue, qui sera bienveillante envers lui ; avec son travail, il faudra une femme qui accepte qu’il risque sa vie tout le temps, et qu’il ne fait pas ça pour le plaisir de faire du mal, mais parce qu’il n’avait pas le choix, qu’il est le seul à avoir accepté de se sacrifier pour accorder un minimum de confort à toutes ses femmes, un certain sentiment de sécurité.

Rapidement, les deux se sont endormis dans les bras de l’un et de l’autre, peau contre peau. La douceur de Jisu le comble de bonheur. Il la garde dans ses bras, telle une peluche.
La nuit suit son cours, et pourtant, leurs sommeil devient agité, surtout celui de la jeune femme. Il la sent tressaillir contre sa peau, avoir des spasmes, gémir et s’agiter de plus en plus, lui donnant des coups de pieds, tirant Siwon peu à peu de son sommeil tandis qu’il s’agace. D’abord, il lui a mit de petites tapes au niveau de la cuisse, rien de douloureux, pour l’encourager à arrêter de gigoter. Réveillé, alors que Jisu se met à crier, il se redresse comme un dingue pour la secouer. De quoi pouvait-elle bien rêver ? C’est compliqué de la tirer de là, alors il crie, à nouveau.

— Jisu !

Il la regarde avec un air interrogatif, les cheveux en pagaille, des mèches tenant en l’air, bafouant les lois de la gravité, alors qu’elle se réveille en sursaut. Il la tient dans ses bras alors qu’elle semble un peu déboussolée :

— Ca va ? demande-t-il.

Il ne réalise qu’après qu’il est nu comme un vers et se rappelle ce qu’il s’est passé un peu plus tôt dans la soirée. Il soupire. Leur odeur n’est pas génial non plus, autant la sienne que celle de Jisu. Super. Il avait bien fini par le faire.

Quelle heure est-il, au fait ?

(outfits) ~ Hey, je peux te parler? Demande un homme qui vient tout juste de sortir de l’extérieur du club, il devrait être dans les petites heures du matin, je viens tout juste de finir ma nuit de danse et j’allais attendre mon ami à sa voiture puisqu’il me l’a gentiment proposé d’aller me porter chez moi. Je me suis retournée me demandant à qui il a pu intercepter comme ça, grossièrement, avant de me rendre compte qu’on m’a empoignée par le bras me forçant à aller dans la ruelle non loin de la bâtisse. Sur le coup, j’ai laissé tomber mon portable ainsi que ma veste que j’ai pu tenir dans les bras à force de me débattre dans ses bras. Cependant arrivée vers cette dite endroit. Il m’a relâché violemment, j’ai tenté de ne pas tomber, mais je me suis tordue la cheville donc je me tombe lourdement sur le sol. J’ai voulu me redresser, mais ce mec m’a pris par le collet me trainant un peu plus loin, loin des yeux curieux, pour me lever. Un mur de brique qu’on reçoit de plein fouet avec une force plutôt brusque est fortement douloureux contrairement à une cloison.

Je n’ai pas compris pourquoi je me suis mise à rêver de cela si réellement. Alors que je fais comme cauchemar le moment de la mort de Kibum, là cette fois, c’est comme si je me remémorais un passé que je ne me suis jamais souvenue. Mais tout cela est un rêve n’est-ce pas?

Cet homme, que je n’ai jamais vu de toute ma vie, me regarde comme si je pouvais répondre à toutes ses questions possibles. Alors que je le regarde droit dans les yeux en grimaçant à cause de mon pied et de mon dos endolori. « Tu es sa copine, n’est-ce pas? Sois gentille et je te laisserai la vie sauve…» du chantage? Pour quelle raison? Et je suis la copine de qui au juste? Ce mec a le visage déformé dû à la colère qu’il lui ronge alors que je ne lui réponds pas au contraire, je le regarde directement. «Tu vas me répondre oui!» dit-il alors qu’il me plaque encore plus férocement contre le muret. Je me suis mise à lamenter à cause de la douleur. Il a voulu reprendre son jeu, mais je lui donne coup de pied dans les parties ce qui l’a fortement surpris. Lorsqu’il a relâché son emprise je me suis mise à courir, difficilement, pour quémander de l’aide pour m’aider à me protéger par ce fou furieux. Cependant, je n’ai pas été aussi rapide qu’il m’a attrapé, emprisonnée dans ses bras, le fusil sur ma tempe. Je me fige aussitôt la peur au ventre qui n’attend seulement une faiblesse de ma part pour que je perde mes moyens et que je panique, carrément. « Si tu balances tout de Siwon, je te nique pas et lui non plus.» Sa voix qui retentit dans ma tête alors que j’entends quelqu’un qui m’appelle au loin. Alors que mon agresseur m’a chuchoté à l’oreille j’ai vu l’ombre d’une personne au loin. Cette carrure, cette prestance, cette noirceur de ses habits, c’est bien la personne qu’il voulait tant que je balance. J’ai crié son prénom, malgré que ma vie soit en danger. J’ai crié, lui, il a profité pour presser l’arme contre ma tête. Pourquoi faut-il que mon courage se volatilise? Pourquoi faut-il toujours que je sois vulnérable en face d’One? Pourquoi faut-il toujours que je sois faible à ses yeux?

La suite devenant flou, l’homme s’est figé étonnement me laissant la chance de m’enfuir. Marchant rapidement et douloureusement vers mon ami pour l’enlacer en commençant à pleurer me disant que tout cela est désormais du passer. Non. Un coup de feu résonne dans cette stupide ruelle et on me repousse. Sur le choc, je viens tout juste de voir Siwon prendre la balle à ma place… Cette balle qui m’était destinée dans le fond. Je me dirige vers lui pour tenter de le rattraper pour ne pas qu’il se fasse mal, mais son poids, je tombe avec lui. Je regarde où que la balle a pu pénétrer et en touchant son torse j’ai senti que c’est humide. Je regarde ma main et j’ai vu cette couleur rougeâtre. Mes larmes montent rapidement à mes yeux. Non. Non. Le prénom de mon meilleur ami qui glisse sur mes lèvres à plusieurs reprises ignorant l’agresseur qui a pris la fuite dû aux sirènes qu’on entend au loin. Je fais une pression à la blessure en tentant tant bien que mal de garder mon sang froid alors que sérieusement, je panique. Je venais tout juste de perdre mon amoureux, mon fiancé et voilà que je vais perdre celui qui a « pris » involontairement sa place c’est-à dire : de s’occuper de moi et de me rendre heureuse. L’eau saline ne cesse de rouler sur mes joues. Je murmure encore et encore essayant de le maintenir éveiller, essayant de faire n’importe quoi pour le tenir en vie. Je ne veux pas qu’on m’abandonne. Je ne veux pas que Siwon m’abandonne. Pourtant, sa main se glisse sur ma joue…

Je sursaute en ouvrant les yeux. Siwon a crié mon prénom ce qui m’a fait sortir de mon étrange rêve. J’essuie mes larmes en tentant de réaliser que je me retrouve dans le moment présent. Voyant cependant ses cheveux en bataille, le voyant nu comme un ver, me remarquant que je le suis également. Le mal de crâne qui cogne sournoisement contre ma tête alors que je tente de me ressaisir en prenant les couvertures du bout des doigts pour cacher mon corps. «Euh… je…» Je tente de détourner mon regard, en rougissant, ne sachant pas quoi dire ni même que faire sauf que mes yeux ont été attirés par une cicatrice sur son torse. Une cicatrice qui ressemble étrangement où qu’il a reçu l’impact de balle dans mon rêve. Mes doigts tremblants effleurent ce trou que ce mec bizarre lui a laissé, mes larmes qui recommencent à couler abondamment. «Je… c’est vrai..? Je t’ai vu… lui te tuer… alors c’est vrai..?» soufflai-je par dire en commençant à hoqueter. Je ne sais pas quelle heure est-il, mais je m’en fiche éperdument. D’innombrables questions s’entassent dans ma tête ainsi que mon mal de crâne. Cela concerne effectivement qu’on soit dans mon lit, nu, et aussi le mauvais rêve et cette cicatrice qui concorde parfaitement. Qu’est-ce qui se passe? « Je t’ai vu mourir sous mes yeux…encore..?» finis-je par dire en le regardant dans les yeux pendant que mes larmes se déversent.

(#cf3c36)
Siwon a du mal à se rappeler ce qu’il s’est passé cette nuit-là. Tout avait déjà était consigné par Na Bi, qui s’était chargé de récupérer ce que Siwon pouvait cracher avant qu’il ne soit plus en mesure de le faire. Après quoi, il avait rapidement oublié les évènements dans leurs détails. 
Il se souvient simplement qu’il avait dit à Jisu de l’attendre à la voiture le temps qu’il règle quelques soucis d’organisation aux Pearls, de l’ordre d’une dizaine de minutes, guère plus. Le jeune homme s’était même dépêché, avait abrégé les conversations pour rejoindre son amie plus vite. Pourtant, quand il est arrivé à côté de la voiture, il y avait le portable et la veste de la jeune femme par terre. One les a ramassé rapidement avant de partir comme un dératé, cherchant son amie. Où pouvait-elle bien être ? Il l’appelle à plusieurs reprises.

Le reste s’est déroulé trop vite. Du coin de l’oeil, il voit du mouvement dans une ruelle, alors il se stoppe net pour voir Jisu aux prises d’un bougre. Il est armé. Sans qu’il ne réfléchisse, il fait l’usage de son pouvoir pour l’immobiliser, laissant l’opportunité à la danseuse de se faire la malle. Alors qu’elle se met à courir, il vient à se rencontre pour la prendre dans ses bras, caressant ses cheveux pour la rassurer. Siwon est soulagé. Pourquoi ? Le mec est toujours là pourtant. Il relève alors la tête juste pour voir le mec brandir son fusil dans leur direction. Le mafieux a désactivé son pouvoir. Naturellement, il pouvait bouger et tenter de leur faire du mal. Il voit à son regard qu’il va tirer. Il aurait pu utiliser son pouvoir, mais à ce moment-là, son premier réflexe n’a pas été d’arrêter l’homme mais l’empêcher de toucher Jisu. Il a décidé de pousser son amie sur le côté plutôt que d’utiliser son pouvoir. Siwon a ri, à ce moment-là, mais d’un rire nerveux. Non, se rendre compte qu’il a une balle dans l’abdomen ne l’enchante pas, loin de là. Ses yeux noirs se plantent dans ceux de la jeune femme alors que ses jambes se dérobent sous lui. La veste et le téléphone de la jeune femme tombent à terre dans un certain fracas. Jisu tente de le rattraper pour lui éviter une chute douloureuse. Lui s’accroche comme il peut à son amie, dans un gémissement rauque contre la clavicule de son amie. Il regarde Jisu faire, retirer sa main couverte de sang. Il se retrouve vite allongé par terre, à parler à Jisu, qui pleure, pleure, pleure. La voie de Siwon finit par s’élever :

— Ca va aller, ne pleure pas. (Il déglutit difficilement avant de poursuivre : ) Tu vas me sauver.

Il essaye de rester éveillé, mais c’est assez dur. Et puis finalement, ces souvenirs s’arrêtent là. Il a dû s’évanouir. Pauvre Jisu.

Jisu ouvre les yeux, au grand soulagement du mafieux. Elle essuie ses yeux dont les larmes commencent à couler aussitôt qu’elle les ouvre. Mais en vain, dès que ses yeux et ses doigts se posent sur sa cicatrice, celle que cette enflure a laissé sur son abdomen, elle se remet à pleurer à chaudes larmes. Ce moment est très étrange. Il aurait pu mentir, mais à quoi bon ? La cicatrice est sous ces yeux.

— Calme-toi. C’est du passé. C’est bien cicatrisé maintenant. Je vais bien.

Il caresse ses cheveux, alors qu’il se penche pour poser ses lèvres contre les siennes, puis se rendre compte que le moment n’y est peut-être plus approprié, et de les poser sur sa joue. Il ne regrette pas ce qu’il s’est passé cette nuit, mais qu’en est-il de Jisu, qui se cache sous la couverture ? Siwon n’est pas gêné le moins du monde. Maintenant elle sait comment il est, ce n’est plus vraiment très important de se cacher. Elle sait. Lui aussi il sait, d’ailleurs.

— Les médecins disent que t’as fait une amnésie traumatique.

Il essaye de la consoler comme il peut. Mais voyant le peu d’effet qu’il a, il finit par s’allonger contre la jeune femme, passant son bras autour de sa taille, son avant-bras remontant vers son épaule. Il pose sa tête contre son épaule avant de marmonner :

— Arrête de pleurer.

(outfits) ~ Je le vois encore qu’il me pousse pour m’éloigner de la trajectoire de la balle. Je le vois aussi prendre cette foutue balle à ma place. Mon seul unique réflexe était de regarder s’il allait bien. De prendre son visage. De déposer mon front contre le sien comme on a l’habitude de faire alors que nous sommes des meilleurs amis. L’entendre rire nerveusement, je sais que ce n’est pas bon signe. Dès qu’il a ancré son regard dans le mien, j’ai senti ses jambes se flancher. J’ai encaissé son poids, j’ai failli tomber pour ne pas qu’il se fasse mal davantage. Tentant tant bien que mal à le déposer sans aggraver sa blessure, je me sentais inutile. Paniquée et inutile. Alors que ma main qui touche son sang… Alors que sa main qui touche ma joue pour me dire de ne pas pleurer et que je vais le sauver. Comment tu veux que je sauve la vie de quelqu’un dans ce moment pareil? Comment tu veux que je sauve quelqu’un qui a reçu un projectile dans l’abdomen? Comment arrêter de pleurer à ce moment-là? L’homme en qui j’ai le plus confiance au monde est en train de crever sous mes yeux. Comment ne pas recevoir de choc quand ce dernier a perdu connaissance sous tes yeux? Je suis devenue hystérique. Je le secoue. Je le gifle de ma main libre avant de me calmer puisque ça ne sert à rien de m’acharner sur lui. J’ai eu la pensée de le laisser partir pour qu’il rejoigne Kibum. Les deux meilleurs amis enfin réunis. Je refuse… « Reviens, fais-le pour moi One.» ce fut les seuls mots que j’ai pu lui dire avant de le serrer fort contre moi en attendant les secours toujours en faisant pression à sa blessure. Qu’il revient pour moi, ce fut ma demande égoïste envers lui. Qu’il revient pour moi comme il a toujours fait. Qu’il s’occupe de moi, qu’il me refasse d’autre câlin. Au lieu de ça, il s’est sacrifié pour moi. Je suis dans un état qu’on pourrait clarifier de déni. Je refuse de croire qu’il a pu me glisser entre les doigts comme mon fiancé a pu le faire. Je n’ai pas cru qu’il aurait fait cela aussi rapidement en me laissant dans un deuil. Voilà un double deuil. Mon étreinte se resserre à cette pensée. Je ne sais pas ce que j’ai pu ressentir, mais mon cœur souffre autant comme la fois que j’ai eu le dernier souffle de mon amoureux par exemple. J’ai mal. Et pourtant les secouristes me l’arrachent de mes bras pour partir avec lui. Comment ne pas déprimée? Comment ne pas perdre la notion du temps? Comment ne pas avoir d’amnésie? Cet homme qui m’a sauvé la vie, j’ai eu du mal à lâcher sa main. Ses doigts… sa peau qui se faufile entre les miens impuissantes. Ne croyant plus qu’il a survécu… Cette balle a peut-être touché un organe important au point de faire une grosse hémorragie. D’autres messieurs sont venus pour moi vue l’état de choc, mais je me rappelle seulement de l’ambulance qui transporte le corps inerte de mon One loin de moi.

Après on dit que je vais de l’amnésie? Parce que justement ça m’a fait trop mal. Mon cerveau et ma conscience n’a pas accepté le fait que j’ai pu perdre un autre être cher. Je n’ai pas pu encaisser une deuxième fois. Puis voilà que mon premier deuil finit et l’année paisible, je me remémore cela? Une cicatrice pour faire sortir n’innombrables souvenirs enfuis. Effacés. Je secoue la tête aux paroles de Siwon. Les larmes qui coulent. Les larmes de peine et de douleur que j’ai pu cacher inconsciemment. Ma main tremblante ose lui caresser la joue après qu’il m’ait embrassé. Pourquoi je n’ai pas gardé l’amnésie pour me protéger de cette douleur, de cette plaie que j’ai pu croire fermer depuis longtemps? Pourquoi? Je suis incapable de dire quoique ce soit. Des flashbacks viennent à tour de rôle dans ma tête. Me voyant sûrement confuse. Me voyant terrifiée. Me voyant impuissante comme la dernière fois. Il a su. Au point de s’allonger contre moi. S’il savait que seulement sa présence me rassure. Entendre sa voix me console. Même s’il ressemble à un badboy, même si on me dit que c’est une mauvaise fréquentation, il a toujours eu cet effet sur moi : apaisante et toutefois je deviens vulnérable. Comme si toute la pression que j’ai pu encaisser, c’est lui qu’il l’encaisse pour moi. Après on dit qu’il est néfaste pour moi, mais c’est le contraire, je suis néfaste pour lui.

« Je suis désolée de t’avoir réveillé.» j’ai fini par revenir à la réalité. J’ai légèrement du mal à encaisser ce que je me suis soudainement souvenue, mais je suis revenue au présent. Au point de glisser ma main dans la sienne pour me rassurer que tout ceci n’est pas un mauvais rêve. «Siwon, dis-moi, c’était qui ce mec? Il m’a demandé de balancer tout ce que je savais de toi…» J’aurais voulu dire la suite, mais disons que ma voix s’est enrouillée. J’ai essuyé les larmes qui se sont rebellées. Avec ma main libre, j’ai pris la couverture du bout des doigts pour nous couvrir. Le frisson que j’ai eu dû à la fraicheur de l’air commençait à être désagréable malgré que j’aie une source de chaleur qui me colle à la peau. Je tourne ma tête vers sa direction après m’avoir calmé. «Tu dois me cacher des choses pour un simple patron de club de danseuses. À moins que tu t’es tapé la meuf de quelqu’un d’autre.» je rigole faiblement sur ma dernière phrase. Je sais qu’il se tape beaucoup de femmes. Même si j’ai un mal de crâne dû à ma gueule de bois, je me souviens aussi du moment de la veille. Je le regrette? Oui. Puisque c’était censé être un souper entre ami et non fait pour la débauche. Est-ce que je tiens l’alcool? Aucunement. Est-ce que la situation aurait pu être évitée? Oui. Sauf que j’assume au point de me ficher désormais de ma nudité.

(#cf3c36) Son front contre le sien. Il s’en rappelle toujours, parce qu’il a l’impression que cela crée une connexion spéciale entre eux. Il a l’impression que leur relation est spéciale, une relation qu’il n’a avec personne d’autres qu’elle, et qu’elle n’a avec personne d’autres que lui. Les mains de Jisu sont poisseuses de sang contre ses joues, mais ce n’est pas comme si c’était son souci le plus important. Siwon s’accroche comme il peut à son amie. Celle-ci est son ancre, encore plus en ce moment. Evidemment, elle n’a pas la force de le maintenir debout, mais au moins, elle fait de son mieux pour qu’il trouve le sol sans douleur. Ils restent ainsi un moment, le mafieux ne saurait dire combien de temps exactement, car finalement, il a vite perdu connaissance. Avant que cela n’arrive, il a tout de même eu le temps de caresser la joue de son amie pour essayer de la consoler. Sa main redescend, attrapant la main de la danseuse qu’il tente de serrer comme il peut dans la sienne. Il essaye de lui écraser, mais ses forces l’ont quitté, en même temps que le sang quitte son corps. Le sang se répand sur le sol. Il essaye de serrer mais ses doigts lâchent de plus en plus prise. Le frapper ou le secouer ne l’aide pas à garder conscience.

Aujourd’hui c’est elle qui lui caresse la joue. Je vais bien, lui répète-t-il. Peut-être que s’il le disait plusieurs fois, ça ferait moins mal ? Ça ramènerait peut-être Jisu à la réalité. Il n’aime pas la voir peinée. En réalité ça lui fait aussi de la peine. Siwon se positionne en tant que bouclier de la jeune femme. Celle-ci a traversé des choses difficiles, mais la différence, c’est que la vie n’a jamais épargné One. C’est normal pour lui d’accompagner Jisu dans les moments difficiles, notamment quand il est mieux armé qu’elle pour y faire face. Et puis il y avait la promesse qu’il avait faite à son meilleur ami avant que celui-ci ne rende son dernier souffle ; celle de protéger son amie. Cependant, cela fait bien longtemps que ce n’est plus une histoire de promesse. Ça fait longtemps qu’elle est devenue ce qu’il a de plus précieux dans sa vie, et il est prêt à la chérir, la protéger de sa vie qui ne l’a jamais épargné, lui. Mais pour être tout à fait honnête, cela fait bien longtemps que ce n’est plus une histoire de promesse.

Elle s’excuse alors de l’avoir réveillé, glissant ses doigts dans les siens. Elle lui demande alors qui était le gars qui les avait agressé. Ses yeux se sont à nouveau remplis de larmes et alors il s’est redressé après l’avoir entendue renifler, alors qu’elle essuie rageusement des larmes qui coulent sans qu’on ne leur ait demandé, Siwon effectue un geste pour essuyer ses yeux, interrompu. Finalement, la jeune femme prend la couverture pour la remonter sur leur deux corps.

— Je sais pas.

Ca lui évite bien des embarras quand Jisu lui cherche elle-même un alibi. Il ne lui reste plus qu’à acquiescer, sans trop rentrer dans les détails du pourquoi du comment ; et puis de toute façon, il n’était pas vraiment dans la meilleure situation pour pouvoir répondre à cette question, il n’avait pas eu franchement le temps de l’examiner pour savoir de qui il s’agissait. Non. Il a juste vu le pistolet, Jisu dans sa visée, le reste, peu importe. L’un dans l’autre, c’était parfois des mecs qu’il ne connaissait même pas qui essayait de s’en prendre à lui. La mafia est un monde de serpent ; les ennemis se camouflent la plupart du temps, et il faut faire attention à où on met les pieds si l’on tient à sa vie.

— Sûrement, j’ai pas vraiment pu voir qui c’était.

Ah, décidément, il n’allait pas passer auprès d’un gentleman auprès de Jisu. Vraiment pas. Mais ce n’est pas comme si elle ne savait pas. Lui qui ne parle jamais des autres filles qu’il pouvait potentiellement avoir dans son lit, là c’était raté. Il soupire avant de se pencher hors du lit, laissant le loisir à la jeune femme d’observer son dos, tandis qu’il va ramasser son téléphone qui a semblablement fini par voltiger hier soir. 11h. Il s’allonge sur le dos, riant doucement, le plus silencieusement qu’il peut semblerait-il. Deux fois qu’ils dorment ensemble, deux fois qu’il dort comme un bébé. Puis il se calme un peu, regarde son amie avec un regard entendu avant de dire :

— Il est 11h.

Siwon, déjà bien en retard, avait loupé quelques appels depuis le début de la matinée, quelques messages, pas de rendez-vous importants, bien heureusement. Et puis si c’était avec Na Bi… Peut-être celui-ci se montrerait conciliant ? En soit, vu l’heure, Siwon n’est plus à ça près. Mais ce n’est peut-être pas le cas de Jisu.

(outfits) ~ Pourquoi il a fallu que je me rappelle de ce souvenir aussi brusquement? Pourquoi il a fallu? J’ai quelques images embrouillées de notre nuit qui surgissent de plus en plus dans ma tête. Ça ne prend pas le grand pape pour savoir qu’on a fait quelque chose qu’il ne fallait pas. Un homme et une femme, sous l’alcool, désormais dans un lit sous la couette… Même un enfant pourrait comprendre ce qui s’est réellement passé, donc les flashback étaient légèrement inutiles dans ce cas-ci. De toute façon, tout ce que je me souviens c’était les cicatrices sur son corps qui ont laissé des traces dans ma mémoire. Ce petit détail qui est pourtant énorme a éclaté quelque chose en moi. Comme si ce cocon qui contient tout ce qui pourrait me faire du mal s’est effrité en apercevant ses défauts sur la peau de mon ami. Du fait, revivre mon passé. Refaire un cauchemar comme à chaque nuit, sauf que c’est différent puisque ça concerne Siwon et non Kibum. Lorsque je ferme les yeux, je vois seulement l’arme qui s’éclaire sous le mécanisme puis mon meilleur ami qui titube peu de temps après. Comment me crever le cœur indéfiniment désormais? L’autre, j’ai le dernier souffle qu’il répète sans cesse dans ma tête et de l’autre, un qui se fait tirer dessus. En gros, suis-je maudite? Chaque hommes qui me sont chers, qui me sont importants dans ma vie sont destinés à mourir? Si cela, j’aimerais mieux devenir un ermite. Être isolée de tout le monde.

Des réponses qui ne sont pas des réponses que j’ai osé espérer. J’aurais voulu qu’il me dit clairement c’était qui ce mec. Qui est ce con qui a osé me prendre en otage? Qui est cet imbécile qui a voulu tirer sur moi ou enfin sur mon ami? Qu’est-ce que ça ferait à ma vie de savoir ça? Peut-être que justement Siwon le sait et il ne veut pas me le dire. Peut-être il ne sait pas et qu’on est tous les deux ignorants sur ce sujet. On ne le sera jamais. Je soupire intérieurement car c’est vrai que je m’en balancerai de ce pauvre type, mais de là à savoir qu’One a énormément d’ennemis pour vouloir le tuer et qu’ils me prennent pour otage, c’est ce que je n’accepte pas. Non, pas du fait qu’ils peuvent le tuer sans moi, mais… vous comprenez n’est-ce pas?! Disons que je m’inquiète pour lui. Puis pour ma sécurité c’est une autre histoire. Ça serait absurde qu’on me kidnappe en prétextant encore que je sois la copine de l’homme à mes côtés? Qui serait assez fou pour prétendre cela? Oui, les gens disent : «L’amitié entre un homme et une femme ça ne fonctionne pas, nia nia nia…», mais cela fait dix ans qu’on est ami. Bon, on a dérapé, mais on a notre amitié. Puis je le vois légèrement mal qu’il soit mon copain…. C’est si naturel en ce moment que ça serait bizarre d’agir autrement, non? Il est si doux avec moi, il est aux oignons. Vous allez me dire comme un copain normal, mais non pas lui! Dès que je pleure, il est toujours près de moi comme si ma peine est la sienne. Comme si la douleur que je ressens est la sienne. Cependant, ce n’est pas réciproque, ne sachant pas ce qu’il ressent intérieurement. Ne connaissant pas non plus sa façon de penser ni même ses songes. Il est stoïque, il ne me laisse rien paraître à part cette compassion qui me surprend à chaque fois. Même par le passé, c’était pareil. Sa large main qui essuie mes larmes, comme toujours, mais cette fois, elle se glisse entre mes doigts pour me tourner le dos pour vérifier son téléphone. Me laissant contempler son dos et ses cicatrices que j’effleure du bout des doigts. Pourquoi est-il aussi martyrisé? J’ai retiré ma main me disant que ce n’est pas approprié de faire cela puisqu’il… enfin… nous sommes… Je n’ai pas besoin de faire un tableau, si?

Maintenant sur le dos, est-ce que j’ai bien vu l’ombre d’un rire? Je fronce légèrement les sourcils un peu intriguée alors que je me colle à lui pour pouvoir poursuivre mon sommeil, mais quand il m’a regardé pour finalement dire l’heure. Je me fige pendant de longues secondes. «Quoi? Tu plaisantes?» je me redresse en me lamentant de mon mal de crâne, me vêtant ce que je trouve sous la main : la chemise de Siwon, qui cache très bien l’essentiel. Pour chercher mon portable. Je cherche parmi le bordel que nous avons fait la veille pour retrouver mon trésor. J’ai le cœur qui manque un battement. Les nombreux sms laissés par Luka que je répondrais quand je vais être seule pour ne pas paraître irrespectueuse envers mon ami et bien d’autres de la part des danseuses que je me fiche carrément. Je regarde les rendez-vous que j’ai pu céduler aujourd’hui, mes fameux clients et leurs tatous. « Saleté de tête…. Quelle chance, il l’a reporté. J’ai du temps.» dis-je pour moi-même alors que je retourne m’assoir sur le lit. Un stresse en moins que j’ai pu retirer sur les épaules. Je peux au moins me rafraîchir et bouffer quelque chose avant la prochaine séance. Je peux me calmer. Je tourne mon attention vers mon ami, un peu amusée de cette situation. « Tu as une recette spéciale pour les lendemain de veille? Hm… Il faut vraiment arrêter de dormir ensemble, tu es en retard et j’étais à deux doigts de l’être.» j’ai ri oui, mais c’était une taquinerie plus que d’autre chose. Même si je fais des cauchemars, je me sens tout de même reposée, malgré tout. Heureusement que je n’ai pas mal au cœur, seulement la tête qui est douloureuse, je pourrais travailler quand même ce n’est pas ça qui va m’arrêter. Qu’est-ce qui pourrait m’arrêter? L’épuisement, mais pour l’instant je suis correcte.

(#cf3c36) Il laisse Jisu le toucher autant qu’elle veut, docilement. Les gens tactiles ne le gêne pas trop, et puis elle en a peut-être besoin pour être sûre qu’il va bien ? Ce n’est pas comme s’il pouvait prétendre que ça le gênait de toute façon ? Ils ont fait bien pire la veille. Siwon s’en souvient trop bien. Il était pas assez bourré pour ne pas réaliser ce qu’il était en train de se passer, il l’a juste laissé arriver. Il ne peut pas l’admettre comme ça. Peut-être que ce n’était pas ce que la danseuse désirait après tout.

— Désolé d’avoir mis ma vie en danger ce jour-là. Je sais que ça a pas été facile mais… je ne me sens pas coupable de t’avoir sauvé la vie. Si c’était à refaire, je le referais.

Un jour, il faudra bien qu’il fournisse de vrai réponse à la jeune femme. Il ne pourra pas toujours se cacher derrière des explications qui n’en sont pas. Cependant, il ne voit pas comment s’en sortir. Il sait qu’il y perdra quelque chose.

Siwon reste étalé dans le lit ; signifiant qu’il se fiche peu d’être en retard. Il lui met le téléphone sous le nez, l’air de dire que non, il ne plaisante pas. Son téléphone affiche bien 11h03. Elle se lève avec précipitation, enfile sa chemise. Ses yeux n’en ratent pas une seule miette. Jisu consulte son téléphone pendant quelques minutes en marmonnant dans sa barbe ; One n’en comprend que la moitié. Ceci dit, elle revient s’asseoir sur le lit.

— Pas de recette miracle non, à part de boire de l’eau. Beaucoup, d’eau. Prends un doliprane si t’as vraiment mal à la tête.

S’il semble déterminé à rester allongé dans ce lit encore un moment, il se frotte un peu les yeux avant de s’asseoir dans le lit. Siwon regarde autour de lit, à la recherche de son caleçon. Une fois repéré, il se lève pour l’enfiler. Il fait le tour le pièce pour enfiler son pantalon. En ce qui concerne sa chemise, ça risque d’être compliqué dans la mesure où c’est Jisu qui la porte. Il ne peut s’empêcher de la dévorer du regard.

— Je vais faire des pancakes.

Siwon qui fait des pancakes. Au vu du personnage, ça semble tellement hors caractère. Il est plutôt du genre à partir en catimini au petit matin, laissant le lit froid. Pas là. C’est Jisu. C’est différent. Combien de fois il s’est dit ça depuis la veille ? Il lui semble que c’est la millième fois qu’il se fait la réflexion. Il se dirige vers la cuisine où il cherche les ingrédients pour faire les dits gâteaux. Il fait rapidement la pâte, la laisse reposer le temps de faire chauffer la poêle qu’il a préalablement sortie et huilée pour que ça n’accroche pas. Il fait ses pancakes de manière bien pensive. Il réfléchit à la dernière phrase de Jisu. « Il faut vraiment arrêter de dormir ensemble », qu’elle disait. Le mafieux n’est pas d’accord. Il a bien dormi, bien mieux que quand son lit est vide, qu’il dort tout seul dans son grand appartement. Lui il se voit bien se réveiller comme ça tous les jours. Il se voit bien, juste, voir Jisu en premier quand il ouvre les yeux le matin. Ce qui le fait partir encore plus loin dans ces pensées, car il n’y a jamais pensé comme ça. Il retourne son pancake totalement absorbé par ses pensées. Il comptait détourner le regard pendant combien de temps encore ? Peut-être que Siwon ignore son coeur depuis trop longtemps pour s’en rendre compte de cette façon, mais il y a des signes qui ne trompent pas.

(outfits) ~ Ses paroles raisonnent dans ma tête telle un écho. Il ne regrette pas de m’avoir sauvé la vie, même si ça n’a pas été facile, il le ferait de nouveau. Je ne veux pas. Je ne veux pas que sa mort soit à cause de moi. Je ne veux pas qu’une autre balle ou quoi que ce soit puisse l’atteindre de nouveau. Je ne veux pas l’enlacer comme je l’ai fait et penser que je vais perdre un autre être cher. J’ai senti une brisure en moi dès qu’il a perdu connaissance. Je me suis sentie brisée quand les secours me l’ont enlevé et que j’ai senti sa main se glisser entre la mienne. J’ai du mal à le retenir, j’ai eu du mal à le laisser aller également. Je ne voulais pas être seule. Je ne veux pas être seule. On m’a fait des terribles choses dans ma vie, je les ai encaissées avec beaucoup de peines et de misères, mais cette fois-ci, c’était trop. Dès que je l’ai vu partir en ambulance, dès que je l’ai vu tourner le coin, je ne me souviens plus de rien. Tout ce que je me rappelle c’est que je me suis réveillée à l’hôpital et Siwon était auprès de moi. Beaucoup de questions sont venues dans mon esprit, mais aucune réponse n’a osé se montrer le bout de son nez, alors j’ai fait comme d’habitude avec Kibum, me fermant les yeux et je me tais, me disant que cela va passer.

Personne ne sait jamais poser la question qu’est-ce qui s’est réellement passé entre Kibum et moi. Tout le monde nous disait qu’on était mignon à voir, mais c’était une mise en scène… J’ai toujours cru qu’un couple se passe comme ça réellement. Me voilant le visage pour ne pas inquiéter plus d’un. Souriant pour dire que tout va bien même si en réalité j’ai mal. Me maquillant l’essentiel pour ne pas que personne puisse soupçonner quoi que ce soit. C’est ce qu’un homme est pour moi; imprévisible. Je crois que c’est pour cela que je redoute tant les coups, la colère et la violence. Je crois que c’est à cause de cela que je suis devenue pacifique. Je crois que c’est à cause de cela que je n’ai pas autant d’assurance qu’avant toujours ayant la peur au ventre au moindre geste levé. Sauf que ça, personne connaît réellement la vérité, on connaît seulement ce qu’on laissait entrevoir. Siwon ne connaît rien de cette histoire, mais je ne veux rien dire à ce sujet. Je ne veux rien lui montrer puisque c’est son meilleur ami avant d’être le mien.

J’ai sorti de ma torpeur quand il m’a dit de prendre des dolipranes et de boire beaucoup d’eau. Je lui ai souris à sa réponse, un peu dans les vapes dû à mon mal de crâne, à ce qui s’est passé cette nuit ainsi concernant mon ex. Il va falloir que je lui dise la vérité un de ses jours. Il va falloir que je lui révèle les lourds secrets qui me rongent de l’intérieur que je tente absolument de le taire. Je veux sourire, être heureuse, être en paix. Je veux être le rayon de soleil envers les personnes que j’aime. Je me suis détournée le regard quand il s’est levé pour mettre son caleçon, j’aurais bien voulu ne pas voir son fabuleux fessier, mais j’ai tout vu. En une fraction de secondes j’ai bien vu les formes qui se sont dessinées sous mes yeux. Mes joues se sont rougies en un instant et encore plus quand j’ai vu une silhouette de dessiner du coin de l’œil. J’ancre mon regard dans le sien, son expression qu’il a me déstabilise. Je sais qu’il veut sa chemise et j’en suis désolée. Je me mords les lèvres, un peu embarrassée, de mon habit, mais il faut que je la garde en ce moment pour… en fin… me dévêtir convenablement devant des yeux curieux comme ceux-ci. Depuis quand il a un tel regard à mon égard? «Dis, Siwon depuis quand…» j’aurais voulu poser ma question, mais il m’a coupé pour ainsi partir dans la cuisine pour faire des pancakes. Depuis quand il est comme ça avec moi?

Surprise, j’ai fini par me réveiller et aller sous la douche. Profitant de ma solitude pour me rafraîchir, sentir les roses, être nouvellement coquette et adéquate pour ce déjeuner de pancakes de la part de mon ami. Comment je dois réagir à tout cela? Est-il comme ça avec ses conquêtes? Non. Cette idée est absurde. Est-il comme ça puisque je lui plais? Je pouffe de rire, c’est hors de question que je lui plais. Je ne suis pas du tout à ses goûts. Contrairement à la nana qui n’arrête pas d’aller l’interrompre dans son bureau, ça serait elle son genre de femme : Sexy. Et je suis tout sauf sexy. Je suis maladroite, innocente, idiote, mais pas sexy. En sortant de la douche, j’ai pris les dolipranes comme qu’il m’a suggéré. Ensuite, je me suis vêtue ce que j’ai trouvé sous la main dans mes tiroirs. Par après, j’ai pris la chemise de mon ami et je l’ai rejoint comme s’il est plongé dans ses pensées, puis toujours torse nu. «Siwon..?» j’ai tout simplement dit son prénom, mais rien. Je m’approche davantage en répétant une nouvelle fois, rien. Je soupire, comment je pourrais faire pour obtenir son attention et lui demander de s’habiller pour ne pas qu’il ait froid? Je m’approche doucement de son oreille et en chuchotant : «Siwon.»